Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
Parole de dieu chaque jour

Le jour du Seigneur

22ème Dimanche du Temps Ordinaire
Mémoire du martyre de saint Jean-Baptiste, précurseur du Seigneur (Mc 6,17-29).
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Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur

Homélie

« L’homme sensé médite les maximes de la sagesse », nous dit Ben Sirac la Sage (3,29). C’est ce que nous voulons faire en ce dimanche, qui voit la plupart d’entre nous reprendre leur rythme de vie ordinaire après les vacances. Nous venons d’entendre les paroles de Jésus. Il est toujours sage de les méditer, surtout quand on s’apprête à reprendre sa marche : « Une lampe sur mes pas, ta Parole, une lumière sur ma route », chante le psaume (Ps 119,105). Dans l’Evangile d’aujourd’hui, Jésus est invité à un repas chez un chef des pharisiens. Il observe que les invités se précipitent pour occuper les premières places. C’est une scène qui nous est peut-être familière, même si, par retenue ou par politesse, nous n’en avons pas été les protagonistes stupides. Pourtant, nous ne sommes pas si éloignés des habitudes décrites ici. Jésus, qui lit au fond des cœurs, nous voit peut-être aujourd’hui en train de courir pour occuper les premières places, comme ces invités de l’Evangile. Il ne s’agit pas seulement de chercher à obtenir le meilleur siège ou de prendre place au premier rang. On peut choisir la première place même en se mettant au dernier rang ou sur le siège du fond. Car le choix de la première place est une question de cœur, et non de siège. Choisir la première place, c’est chercher à se mettre en avant ; c’est vouloir plier les autres à ses commodités ; c’est prétendre être servi, plutôt que de servir ; être honoré plutôt que se montrer accommodant ; être aimé avant d’aimer. Choisir la première place, en somme, c’est vouloir passer avant les autres. Ce n’est donc pas une question de siège, mais de style de vie.
Jésus blâme ce comportement qui fait de nous des concurrents et des ennemis les uns des autres, en nous condamnant à passer notre vie à espionner les autres, à les pousser de côté, à les envier et à leur faire violence. Il n’est pas question ici de savoir-vivre ou de bonnes manières. Ce dont Jésus parle va bien plus loin, et touche à l’idée que nous nous faisons de nous-mêmes. La leçon qui s’en dégage est claire : celui qui croit être juste et pense pouvoir marcher la tête haute au point de mériter la première place risque de s’entendre dire : « Cède la place ! » et de devoir reculer, plein de confusion. Mieux vaut donc avoir conscience de notre vanité et de notre indulgence envers nous-mêmes avant de prendre place. Il est bon que nous ayons honte de notre péché devant Dieu, mais cela ne doit pas nous conduire au découragement, car « Dieu seul est bon ». La liturgie nous suggère cette attitude, en nous faisant répéter trois fois, au début de chaque messe : « Seigneur, prends pitié ». Alors le Seigneur vient auprès de chacun en nous exhortant : « Mon ami, avance au large », « Viens, écoute mes paroles, goûte mon pain et bois mon calice ». Oui, celui qui s’abaisse et demande pardon, celui qui incline la tête devant le Seigneur, celui-là sera élevé. Le Seigneur ne supporte pas les orgueilleux et ne tolère pas les égoïstes. Il est le Père des humbles. « Mon fils – dit Ben Sirac le Sage – accomplis toute chose dans l’humilité, et tu seras aimé plus qu’un bienfaiteur. Plus tu es grand, plus il faut t’abaisser : tu trouveras grâce devant le Seigneur, car […] les humbles lui rendent gloire » (Si 3,17-20). Et Pierre, dans sa première lettre, recommande aux chrétiens : « Revêtez-vous tous d’humilité dans vos rapports mutuels, car Dieu résiste aux orgueilleux, mais c’est aux humbles qu’il donne sa grâce » (1P 5,5). L’humilité consiste à reconnaître que Dieu seul est grand, que Dieu seul est bon, que Dieu seul est miséricordieux. Aucun de nous n’est bon par nature. Nous sommes tous pétris d’égoïsme. La bonté ne peut être que le fruit de la conversion, de l’écoute de la Parole de Dieu et de la pratique de la charité.
L’humble comprend, sait aimer, sait être un frère ou une sœur pour les autres, sait prier, sait être humain, sait déplacer les montagnes les plus hautes et combler les abîmes les plus profonds. L’humble applique ce que dit un autre précepte évangélique : « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères […] sinon eux aussi t’inviteraient en retour, et la politesse te serait rendue. Au contraire […] invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; et tu seras heureux, parce qu’ils n’ont rien à te rendre ». Dans un monde où tout est monnayable, où le « donnant donnant » est la loi d’airain qui règle tous les comportements, c’est vraiment une bonne nouvelle que cette annonce de la gratuité, du geste désintéressé, fait par amour, qui donne naissance à une nouvelle solidarité, plus vaste. Nous, humbles disciples, que ferons-nous cette année ? Quelle tâche nous efforcerons-nous de réaliser ? La mission qui nous est confiée est de préparer et de servir le festin de l’amour, d’aimer tous les hommes, et en particulier les plus pauvres.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.