Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
Parole de dieu chaque jour

Le jour du Seigneur

3ème Dimanche de l'Avent
Mémoire de Notre-Dame de Guadalupe, au Mexique.
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Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur

Homélie

La Parole de Dieu qui nous est adressée en ce troisième Dimanche de l’Avent invite tous ceux qui vivent dans le désert de ce monde à se réjouir car « ils verront la gloire du Seigneur, la splendeur de notre Dieu » (Is 35,2). Au milieu de la tristesse et de la résignation de ce monde, le prophète nous exhorte à l’espérance et à l’attente de l’avènement de Dieu. Il ajoute : « Soyez forts, ne craignez pas; voici votre Dieu… C’est lui qui vient vous sauver ». Le Seigneur va venir. Telle est la promesse que le prophète adresse à chacun de nous avec une fermeté méditative et joyeuse. Il découvre à nos yeux la vision d’un monde nouveau, où le boiteux bondit comme un cerf, où la langue du muet crie sa joie et où, dans la pesanteur et la tristesse de la condition humaine, s’ouvre un chemin que vont suivre ceux que le Seigneur a rachetés. Il dit encore : « La joie et l’allégresse les accompagneront, la douleur et les plaintes cesseront ». La promesse d’Isaïe ne serait-elle qu’un rêve ? L’avènement du Royaume de Dieu ne serait-il qu’une perspective lointaine ? Combien de temps devrons-nous attendre encore ? Jean Baptiste, qui nous accompagne dans notre cheminement vers Noël, envoie ses disciples demander à Jésus : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? ». C’est la grande question de ce temps de l’Avent ; mais c’est aussi une question que se pose tous les jours l’homme religieux, l’homme qui a à cœur le destin du monde. Nous aussi, en ce dimanche, nous nous demandons quand et comment va se réaliser la prophétie d’Isaïe. Nous le demandons à la Parole du Seigneur, comme les disciples de Jean Baptiste l’ont demandé à Jésus. L’évangéliste nous dit que les disciples de Jean furent accueillis par le prophète de Nazareth, qui leur répondit : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez : les aveugles voient et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés et les sourds entendent, les morts ressuscitent et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres ». Citant les paroles du prophète Isaïe, Jésus fait dire à Jean Baptiste que cette prophétie s’est déjà réalisée ; ce n’est plus un rêve, c’est la réalité, puisqu’il est là, qui marche au milieu des hommes. Et il ajoute : « Heureux celui qui ne trébuchera pas à cause de moi ». En lui s’accomplit dessein de Dieu, non pas dans les circonstances extraordinaires du merveilleux, ni dans le mystère d’un ésotérisme magique, mais dans la normalité de la miséricorde et dans le mystère de la compassion. Il appartient aux générations chrétiennes, y compris la nôtre, de rendre visibles les signes que Jésus lui-même a laissés, indiquant le début d’un monde nouveau. C’est une responsabilité qui concerne chaque disciple. Pouvons-nous dire, nous aussi, à ceux qui nous interrogent : « Allez rapporter ce que vous entendez et voyez » ? Pourtant, les signes de cet avènement existent aussi aujourd’hui. Des hommes et des femmes annoncent l’Évangile aux pauvres et accomplissent le miracle de la charité, de la justice, de la miséricorde de Dieu ; s’oubliant eux-mêmes, ils se sont mis au service des plus faibles et des plus pauvres. Ainsi, les aveugles trouvent des amis affectueux, les affligés trouvent une consolation, les malades livrés à eux-mêmes sont entourés de tendresse et de prévenance.
Heureux celui qui reconnaît ces signes et se laisse toucher le cœur. Jésus est venu nous enseigner à marcher avec lui, à travailler avec lui, à aimer avec lui, à nous émouvoir avec lui devant les foules lasses et prostrées rencontrées en chemin. Il nous enseigne à ne pas nous décourager dans l’attente, à ne pas fermer notre cœur dans l’horizon étroit d’aujourd’hui, dans l’orgueil ou la résignation : « Viens, Seigneur Jésus ! » était la prière des premier chrétiens. C’est aussi notre prière : elle nous délivre de la fascination triste du désert de ce monde.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.