Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
Parole de dieu chaque jour

Le jour du Seigneur

3ème Dimanche du Carême Lire plus

Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur

Homélie

Si Jésus est fatigué, ce n’est pas à cause de la marche, mais parce qu’il doit sans cesse courir derrière nous pour nous tirer des mauvais pas et nous délivrer de nos péchés. Il a faim, mais pas de pain. Les disciples lui apportent de la nourriture et lui disent : « Rabbi, viens manger », mais il répond : « Pour moi, j’ai de quoi manger ; c’est une nourriture que vous ne connaissez pas… Ma nourriture, c’est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé ». Comme d’habitude, les disciples n’ont pas compris. Jésus a faim d’accomplir l’œuvre du Père. Il a soif de sauver les hommes. Quand il demande à la Samaritaine : « Donne-moi à boire », Jésus a soif de l’affection de cette femme, comme il a soif aussi de la nôtre. En général, nous ignorons cette demande d’amour et de compagnie si forte et si radicale, parce que l’amour du Seigneur est un amour exigeant auquel nous préférons nos petits amours, nos petites revanches. Comme la Samaritaine, nous lui opposons une forte résistance : « Comment ! Toi qui es juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? ». En réalité, en lui demandant de l’eau, Jésus a franchi une barrière. Il s’adresse à une femme, et qui plus est à une Samaritaine. Un proverbe rabbinique disait : « Manger le pain des Samaritains est comme à manger de la viande de chien ». Cette femme est surprise par la demande de Jésus, et ne comprend pas la force d’amour qui se cache derrière ses paroles : « Si tu savais le don de Dieu, si tu connaissais celui qui te dit : ‘Donne-moi à boire’, c’est toi qui le lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive ». Dieu aimait déjà cette femme quand elle était distante, et elle ne s’en était pas aperçue. Sa vie, marquée par les déceptions et les trahisons, ne lui laissait sans doute plus d’espérance. Elle a eu cinq maris. Désormais, elle ne croit plus aux autres et n’a plus confiance en elle-même. Comment pourrait-elle se fier à un étranger ? Comment pourrait-elle comprendre que c’est Dieu qui lui parle en la personne de ce juif fatigué et assoiffé, qui n’a même pas un récipient pour puiser l’eau ? « Avec quoi prendrais-tu l’eau vive ? » lui dit-elle, résignée et sceptique. Pour elle, habituée à la dureté de la vie, les paroles ne comptent plus, elles ne peuvent pas changer l’ordre des choses, elles ne donnent pas la vie. Cette femme nous ressemble beaucoup. Sa vie est pleine de trahisons et de problèmes. Elle s’est endurcie à force de devoir se défendre, et se montre agressive pour ne pas devoir admettre ses déceptions et ses échecs. Elle le fait avec tout le monde, y compris avec cet étranger qui lui parle avec simplicité et de façon directe. C’est une pauvre femme, avec une vie compliquée, qui doit faire un long chemin pour aller chercher de l’eau. C’est une femme forte de son expérience, qui pense connaître la vie. Ses jugements sont rapides. Mais Jésus insiste : « Celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ». Que peut faire cet homme démuni, faible, qui n’a rien pour puiser l’eau ? Elle ne croit plus à rien d’autre qu’à sa jarre, à sa peine, à ce qu’elle peut voir et toucher du doigt. Mais c’est aussi une femme avisée. Quand Jésus lui parle d’une autre eau, qui pouvait étancher sa soif à jamais et lui éviterait les longues marches jusqu’au puits, elle s’intéresse immédiatement à cette proposition qui lui semble intéressante. Elle veut bien prendre quelque chose de l’Évangile, mais à condition de ne rien devoir changer à sa vie. Elle veut s’assurer un avantage tout en restant telle qu’elle est. Toute rencontre avec Jésus est personnelle et touche le cœur. Jésus l’aide à être elle-même. « Je n’ai pas de mari », dit-elle. Elle ne dit pas tout d’elle-même, et Jésus n’insiste pas, ne l’humilie pas en lui demandant une description embarrassante de son péché, de l’histoire de ses nombreuses amours trahies. Avec tact, il raconte toute sa vie. La vérité, c’est Jésus. C’est ce qui frappe cette femme : elle se sent comprise, connue pour ce qu’elle est, et aimée ! Ce n’est pas une loi ou un jugement qui change les cœurs, mais la rencontre longue et insistante avec cet homme qui parle avec liberté et amour. Laissons-le nous dire tout ce que nous avons fait ! Nous deviendrons ainsi une source dans l’aridité de la vie. Puis parlons à tous ceux que nous rencontrons avec l’émerveillement de cette Samaritaine à qui quelqu’un a enfin parlé avec amour !
L’Église, disait Jean XXIII, est comme la fontaine du village où tous peuvent venir puiser l’eau de l’amour et de la consolation. Qu’il en soit ainsi aussi pour nos cœurs possessifs et pécheurs, mais connus, aimés et pardonnés par le Seigneur, cet homme assoiffé qui vient vers nous et demande notre amour. Le Seigneur nous apprend à être une source d’amour, en nous mettant au service de ceux qui ont soif. Ainsi nous trouverons l’amour qui n’a pas de fin et qui étanche notre soif.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.