Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
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Le jour du Seigneur

19e Dimanche du Temps Ordinaire Lire plus

Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur
Dimanche 12 août

Homélie

L’Évangile de ce dimanche nous ramène dans la synagogue de Capharnaüm où Jésus prononce un long discours sur le pain de la vie. En se rapportant au passage de la Bible qui parle de la manne envoyée du ciel au peuple d’Israël dans le désert, Jésus s’applique à lui-même le contenu du message biblique en disant : « Moi, je suis le pain vivant qui est descendu du ciel ». A ces mots, ses auditeurs commencent à « murmurer ». Une scène semblable s’était déroulée au début de la vie publique de Jésus, lorsqu’il avait prononcé son premier sermon. En entendant de telles affirmations, l’assistance s’interroge en effet, car elle ne comprend pas comment un homme peut affirmer descendre du ciel. Ne vient-il pas de Nazareth ? Beaucoup connaissent ses parents, se souviennent même de leurs noms. Il n’est donc pas possible qu’il vienne d’en-haut. Pourtant, le scandale, celui d’alors comme celui d’aujourd’hui et celui de toute l’histoire, tient justement au sens d’une telle affirmation : le fait qu’un homme faible et fragile, en tout cas bien connu par ses origines, puisse « descendre du ciel ». Que cet homme de Nazareth puisse être le Fils de Dieu sur terre était, et demeure, impensable ... Il est difficile, sinon impossible du point de vue de la logique humaine, de penser que le ciel puisse se manifester de manière terrestre. Ce qu’on dit de Jésus doit s’appliquer de la même façon à son corps visible qu’est l’Église. Comment est-il possible qu’une pauvre communauté chrétienne, pourvue seulement de pauvres signes sacramentels et d’un petit livre comme les Écritures, soit un instrument de salut ? Pourtant, le cœur même de la foi chrétienne est caché dans ce mystère : l’infini choisit le fini pour se manifester. La Parole qui a créé le monde choisit des paroles humaines pour se révéler. Celui qui a créé toutes choses se rend « réellement » présent dans un peu de pain et un peu de vin. Le Seigneur du ciel et de la terre se rend présent là où deux ou trois personnes se rassemblent en son nom.
C’est pourquoi, aujourd’hui encore, les murmures de Nazareth, de Capharnaüm, et de beaucoup d’autres villes se poursuivent. Eh bien, avant d’être un mystère incompréhensible pour la raison, ce choix de Dieu est un mystère insondable de l’amour. Les hommes et les femmes n’ont plus besoin de faire des efforts surhumains pour pouvoir saisir quelque chose du ciel ; ils ne doivent plus faire de sauts périlleux pour atteindre le Seigneur ; ils n’ont plus besoin de médiateurs raffinés et lointains pour pouvoir communiquer avec Dieu. Tous, petits et grands, sages et ignorants, riches et pauvres, saints et pécheurs, nous pouvons nous approcher de Dieu par le corps et par les paroles de Jésus, oui, du fils de Marie et de Joseph de Nazareth. L’apôtre saint Jean écrit : « Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique de Dieu qui est dans le sein du Père, c’est lui qui nous l’a révélé » (Jn 1, 18). C’est pourquoi, si nous voulons voir le visage de Dieu, nous devons regarder les traits du Fils ; si nous désirons connaître la volonté de Dieu, nous devons scruter celle du Fils ; si nous souhaitons comprendre l’action de Dieu, nous devons regarder les œuvres du Fils ; si nous voulons écouter Dieu, nous devons écouter l’Évangile. Nous entendrons alors ces mots consolants de Jésus à Philippe : « Celui qui m’a vu, a vu le Père » (Jn 14, 9).
« Moi, je suis le pain de la vie. Au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts ; mais ce pain-là qui descend du ciel, celui qui en mange ne mourra pas ». Pour nous, à la différence des gens de Capharnaüm, ces mots nous posent problème parce que nous avons l’habitude de les entendre et que nous risquons de ne plus en saisir la force bouleversante. Or leur contenu est clair : Jésus est le salut pour le peuple d’Israël ainsi que la manne l’a été pour lui au désert. Ce mystère - je le répète - avant de nous surprendre sur le plan de la logique rationnelle, devrait nous surprendre sur le plan de l’amour. Qui, sinon Dieu, aurait jamais pu inventer un si grand mystère d’amour au point de se rendre présent à ceux qu’il aime par le don de Jésus, de son Corps, de son Évangile ? Voilà vraiment un insondable mystère d’amour ! C’est assurément inconcevable pour un esprit humain. Aucun homme n’aurait pu oser le concevoir. Seul cet amour incroyable de Dieu envers les hommes a pu inventer et réaliser le don de son Fils comme « pain de vie éternelle ». Jésus ne cesse de le répéter : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie ». Avec lui, il nous est donné bien plus que ce qui fut accordé à Moïse. Celui qui s’attache à Jésus (celui qui mange sa chair) a la vie éternelle. L’Évangile ne dit pas qu’il « aura », mais qu’il « a » la vie éternelle dès maintenant, c’est-à-dire qu’il reçoit en don la vie qui ne finit pas (dans le quatrième Évangile, « vie éternelle » est synonyme de « vie divine »). La note dominante du discours de Jésus vise à conduire l’homme à la rencontre et à l’union avec Jésus, à ne faire qu’un avec lui, afin de pouvoir vivre une vie qui n’a plus de fin, plus de frontières, pas même temporelles. Nous pouvons alors pleinement comprendre la sublime exhortation que Paul adresse aux Éphésiens : « Oui, cherchez à imiter Dieu, comme des enfants bien-aimés, et suivez la voie de l’amour, à l’exemple du Christ qui vous a aimés et s’est livré pour nous, s’offrant à Dieu en sacrifice d’agréable odeur » (Ep 5, 1-2).
La vie de l’Église et celle de tout croyant est vraiment soutenue par ce « pain descendu du ciel ». Dans la dernière encyclique sur l’Eucharistie, Jean-Paul II affirmait : « L’Eucharistie, présence salvifique de Jésus dans la communauté des fidèles et nourriture spirituelle, est ce que l’Église a de plus précieux dans son cheminement au cours de l’histoire » (n. 9). L’historie d’Élie préfigurait déjà ce mystère. Le prophète, persécuté par la reine Jézabel, a dû fuir. Après une fuite épuisante, il s’est effondré à terre, fatigué et triste, ne désirant que la mort. Alors que ses forces, surtout spirituelles, étaient à bout, voici qu’un ange du Seigneur est descendu du ciel pour le réveiller de sa torpeur et lui dire : « Lève-toi et mange ! ». Élie a vu, près de sa tête, une galette qu’il a mangée. Mais il est aussitôt reparti se coucher. L’ange a dû revenir le réveiller une nouvelle fois, comme pour signifier la nécessité qu’un ange nous réveille encore et toujours et que nous nous nourrissions sans cesse du « pain de la vie ». Personne, en somme, ne doit se vanter d’être autosuffisant, car nous avons tous continuellement besoin de nourriture. Et l’auteur biblique de conclure : « Fortifié par cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu’à l’Horeb, la montagne de Dieu » (1 R 19, 8). Le prophète a effectué la route du peuple d’Israël, traversant tout le désert jusqu’à la montagne où Moise avait rencontré Dieu. C’est l’image du pèlerinage de toute communauté chrétienne, de tout croyant. Le Seigneur Jésus, « pain vivant descendu du ciel » devient notre nourriture pour nous soutenir dans notre marche à la rencontre de Dieu.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.