Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
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Le jour du Seigneur

18e dimanche du Temps Ordinaire Lire plus

Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur
Dimanche 4 août

Homélie

En ces dimanches qui nous ont vus progressivement quitter la ville pour les vacances, chaque semaine, l’Évangile de Luc a voulu nous impliquer dans un autre voyage, celui de Jésus. Avec lui, nous avons traversé les villes et les villages, nous avons entendu l’éloge du centurion païen qui priait avec passion pour la guérison de son serviteur (il ne s’agissait pas d’un fils ou de quelqu’un de la famille, mais – et c’est une originalité consolante – il n’était que son serviteur !) ; aussitôt après, nous avons vu la compassion de Jésus à l’égard de cette veuve qui accompagnait au cimetière son fils unique et Jésus qui le lui restitue en vie. Voici à présent l’éloge de l’amour que lui porte une prostituée bien connue qui ne cessait d’embrasser et de parfumer les pieds de Jésus au grand scandale de tous.
Le moment vient enfin où Jésus confie à ses amis qu’il sera mis à mort et qu’il ressuscitera. C’est l’horizon final, présent dès le départ de sa route vers Jérusalem, un horizon marqué par le drame, mais que Jésus ne fuit pas. Écoutons plutôt l’évangéliste dire qu’« il prit résolument la route » vers la cité sainte. C’est le chemin qui est indiqué à tout disciple : un chemin de paix, mais aussi de lutte ; une route au cours de laquelle on triomphe de la solitude, on secourt celui qui a été laissé à demi-mort au bord du chemin, on s’arrête aux pieds de Jésus comme Marie, la sœur de Marthe et de Lazare. Le Seigneur nous fait participer à sa filiation au point que la tradition religieuse juive s’émeut de ce que Jésus nous fait appeler Dieu du nom de Père. Il est bon de parcourir à nouveau, bien qu’en quelques traits essentiels, les passages d’Évangile qui nous ont été proposés lors de ces deux derniers dimanches : faire mémoire veut dire aimer et comprendre toute la sagesse qu’il y a à suivre Jésus. L’Évangile de ce dix-huitième dimanche nous replonge dans l’un des problèmes de la vie quotidienne. Il s’ouvre sur la question de deux frères qui demandent à Jésus d’intervenir au sujet d’une affaire d’héritage. Nombreux sont en effet les membres d’une même famille qui, à l’ouverture d’un testament, se regardent avec hostilité et sont prêts à vouloir l’emporter sur l’autre pour s’accaparer la meilleure part ! Jésus refuse d’intervenir à ce niveau. Il n’est pas « maître en partages ». Il intervient au niveau des cœurs et non des héritages. Pour ce qui est des deux frères, le véritable problème ne se situe pas au niveau des biens, mais de leurs cœurs remplis de convoitise. S’adressant à tous les deux, Jésus leur dit de rester sur leurs gardes, de se méfier de toute convoitise, car, même si nous sommes dans l’abondance, la vie ne dépend pas de biens que nous possédons. Autrement dit la tranquillité ne vient pas des biens, même s’ils sont consistants. Jésus ne veut nullement mépriser les biens de la terre ; il sait combien ils peuvent être utiles. Mais celui qui ne fonde sa quête du bonheur que sur ceux-ci, se trompe lourdement et investit dans une illusion. La parabole qui suit en est l’illustration.
Le protagoniste est un riche propriétaire dont les affaires florissaient au point qu’il a dû bâtir d’autres édifices pour y engranger de très importantes récoltes. Le problème ne réside pas dans le fait de produire des richesses, mais dans la conduite de ce propriétaire. Pour lui, accumuler des biens pour lui-même – ou, tout au plus, pour sa famille – signifie s’assurer la tranquillité et le bonheur. Mais tous ses calculs manquent d’esprit ; cet homme a fait ses comptes en omettant le plus important, le moment de la mort. Il a pensé à ses jours, mais pas au dernier jour. Or nous savons tous qu’à l’heure de notre mort, nous n’emporterons rien, sinon l’amour, le bien que nous aurons fait. Dans la Lettre aux Colossiens, l’apôtre Paul dit : « Pensez aux choses d’en haut et non à celles de la terre » (3, 2). Les « choses d’en haut » ne sont pas des abstractions, c’est l’amour, ce sont les bonnes œuvres que nous accomplissons sur cette terre. Voilà les richesses véritables, celles qui ne seront ni consumées ni entamées. Les biens de la terre peuvent nous être utiles en vue du ciel, lorsqu’ils sont liés à l’amour, à la compassion. Si nous mettons nos biens à la disposition des pauvres et des faibles, nous les changeons en de véritables richesses pour le ciel. Donner nos biens aux pauvres équivaut, pourrait-on dire, à les placer dans la banque qui offre l’intérêt maximum. Jésus nous assure que celui qui accumule non pas pour soi, mais pour autrui, s’enrichit devant Dieu. Dans notre monde où la seule règle de vie semble être désormais d’accumuler pour soi-même, un tel Évangile paraît scandaleux. En réalité, il est le chemin le plus sage si nous voulons triompher des divisions et des conflits, et construire une vie plus solidaire et plus heureuse.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.