Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
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Le jour du Seigneur

31e dimanche du Temps Ordinaire Lire plus

Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur
Dimanche 3 novembre

Homélie

Le passage de l’Évangile que nous avons entendu nous fait entrer dans la ville de Jéricho avec Jésus. Il ne s’agit pas du pas distrait et hâtif avec lequel on traversait d’ordinaire cette ville de frontière ou avec lequel nous traversons la vie quotidienne de nos villes où, souvent, ce ne sont que les embarras de la circulation qui nous font nous arrêter. Même si son but est Jérusalem, Jésus marche à la rencontre des gens, pour aider ceux qui sont dans le besoin, guérir ceux qui sont malades et consoler ceux qui sont affligés. Il marche dans les rues de la ville, mais il veut en réalité parcourir les chemins du cœur, les plus intimes, ceux que nous cachons même aux plus proches. Jéricho, l’une des villes les plus anciennes du monde, était une oasis verdoyante au milieu désert. Le fait d’être située à proximité des gués du Jourdain en avait fait un centre douanier important. Là habitait un chef des publicains du nom de Zachée. Sans doute était-il un entrepreneur privé auquel les autorités publiques avaient confié la charge de contrôler aussi toute l’activité fiscale de la région. Ce travail lui avait permis de toucher de belles sommes d’argent par des méthodes sans doute peu honnêtes. Zachée était donc un notable de la ville de Jéricho. Nous pourrions le comparer au juge riche et malhonnête évoqué par l’évangéliste au chapitre 18, mais en un peu plus pécheur encore.
Zachée, curieux de l’enthousiasme de la foule, voudrait voir Jésus qui traverse sa ville. Mais étant petit de taille, il ne parvient pas à le voir à cause de la foule. Peut-être ne parle-t-on pas seulement ici de taille physique. La foule, ou plutôt ce climat confus et agité de la ville, n’aide pas à voir Jésus, et Zachée n’est pas au-dessus d’elle, tout comme nous-mêmes d’ailleurs ne sommes pas au-dessus ou en-dehors de la mentalité commune. Nous sommes tous un peu terre à terre, trop préoccupés par nous-mêmes et nos affaires pour pouvoir apercevoir Jésus qui passe. Il ne suffit pas de nous dresser sur la pointe des pieds tout en restant exactement là où nous sommes. Zachée a dû prendre de l’avance, sortir du milieu de la foule et monter dans un arbre. La foule n’est pas seulement celle qui est là, extérieure à nous-même. Bien souvent, notre cœur est envahi d’une foule de pensées, de préoccupations qui ne nous permettent pas sortir de nous-mêmes et nous gardent esclaves de notre moi. Oui, dans le cœur de chacun de nous, il y a une foule de laquelle il nous faut sortir. Et l’arbre auquel il faut grimper est peut-être un ami, un prêtre, un moment de réflexion à nous donner, ou bien notre communauté chrétienne elle-même : tous ceux-là peuvent nous aider à sortir de l’impasse dans laquelle nous nous sommes souvent mis tous seuls.
En passant, Jésus leva les yeux et vit Zachée. Il lui dit aussitôt : « Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer chez toi » (v. 5). Songeons à l’étonnement et à la gêne de ce notable qui avait risqué le ridicule pour apercevoir Jésus. Cette fois-ci, la scène de l’homme riche qui s’en va tout triste ne se reproduit pas. Au contraire, nous pouvons dire de Zachée : « Vite, il descendit, et reçut Jésus avec joie » (v. 6). L’Évangile a hâte ; il a hâte que le monde change, que chacun de nous vive mieux, que le bonheur se répande, que les faibles et les malades soient secourus. Et si quelqu’un dit : « Mais il est si difficile de changer », ou bien : « Il est pratiquement impossible de transformer la vie autour de nous », Zachée est là pour nous donner un exemple. Après sa rencontre avec Jésus, il change d’attitude et déclare : « Je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens » (v. 8). C’est une attitude extrêmement réaliste ; il ne dit pas « je donne tout », mais « la moitié de mes biens » ; il se donne une mesure et la respecte. Nous pourrions dire qu’il nous montre le chemin du réalisme pour évaluer notre condition et nous décider à la changer à partir de la réalité concrète. Alors nous aussi, qui sommes des gens ordinaires, nous pouvons trouver notre mesure concrète et l’observer. De cette manière, le salut peut entrer dans notre vie.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.