Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
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Le jour du Seigneur

33e dimanche du Temps Ordinaire Lire plus

Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur
Dimanche 17 novembre

Homélie

L’année liturgique approche de son terme et la liturgie nous exhorte à réfléchir sur les « fins dernières », sur le « jour brûlant comme une fournaise » qui va venir, comme l’écrit le prophète Malachie. Le passage évangélique de saint Luc souligne aussi ce thème de la « fin des temps ». Mais le langage eschatologique que l’évangéliste emploie ne signifie pas, à la lettre, un écroulement des constructions ou la fin de la terre. Par ce langage, il veut parler de la fin de notre monde, d’une certaine manière de concevoir la vie, de comportements régis par des idéaux et des priorités qui sont très éloignés de la justice et de l’Évangile. Dans cette perspective, chaque génération fait l’expérience de la confrontation à la dimension eschatologique de la vie, au sens où elle doit se poser la question de la fin du monde dans lequel elle vit, pense, agit et fait des projets. C’est là le message du prophète Malachie : « Voici venir le jour du Seigneur, brûlant comme une fournaise. Tous les arrogants. Tous ceux qui commettent l’impiété, seront de la paille » (3, 19), autrement dit, ils seront brûlés et il ne restera d’eux qu’une poignée de cendres. Tandis que, pour les justes, ce jour-là, « le soleil de justice se lèvera : il apportera la guérison dans son rayonnement ». Ces paroles résonnent avec gravité pour notre temps et pour l’œuvre de chacun de nous : il y a un jugement qui approche. Voilà la substance du long discours sur la « fin des temps ». Dès aujourd’hui, nous vivons une heure où le « soleil de justice » soit nous brûle comme de la paille, soit fait de nous les artisans d’un jour nouveau. Il ne s’agit pas de nous laisser aller à des élucubrations apocalyptiques ou à des agitations frénétiques, dans le sillage de l’un ou l’autre millénarisme.
Il est nécessaire de saisir la gravité du temps présent et de revigorer notre témoignage évangélique. Ce passage de l’Évangile (Lc 21, 5-19) nous rappelle la radicalité d’un engagement évangélique pour aujourd’hui. C’est ainsi que Jésus a fait avec ses disciples. Il a saisi l’occasion de la beauté majestueuse du temple de Jérusalem qui devait susciter l’orgueil et l’assurance de ses disciples. Ces derniers devaient voir en effet dans ce temple resplendissant de marbre et d’ornements une sorte de garantie pour leur avenir et pour celui du peuple d’Israël. Mais Jésus leur dit avec gravité : « Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre » (v. 6). Déconcertés par cette affirmation qui mine leur assurance, les disciples demandent quand tout cela arrivera. Ils pensaient peut-être que, même si cela devait arriver, cet événement ne surviendrait qu’en des temps très éloignés. Jésus ne répond pas à la question des disciples, mais leur dit de prendre garde de ne pas se laisser égarer et de demeurer des témoins fidèles de l’Évangile.
Il ne fait pas de doute que nos temps sont graves. Il suffit de penser à ce qui se passe entre les grandes nations ou à la multiplication des guerres ou encore au danger atomique qui refait régulièrement surface (même s’il semble que personne désormais n’y prend plus garde). Ces faits ne ressemblent-ils pas (avec d’autres que nous pourrions ajouter) à ces « signes » dont parle Jésus dans l’Évangile ? Écoutons encore l’Évangile : « On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume. Il y aura de grands tremblements de terre, et ça et là des épidémies de peste et de famine ; des faits terrifiants surviendront, et de grands signes dans le ciel » (v. 10-11). Ces paroles ne sont pas projetées dans un avenir lointain. Elles décrivent l’aujourd’hui de notre monde. Il est peut-être plus difficile de trouver de nos jours des endroits où les chrétiens sont persécutés. « On portera la main sur vous et on vous persécutera » (v. 12) dit Jésus. C’est vrai, les régions où les chrétiens sont persécutés sont moins nombreuses sur la terre, mais il y en a, et, quoi qu’il en soit, les persécutés ne manquent pas, même s’ils ne sont pas chrétiens. Nous pourrions interpréter ainsi les tristes épisodes d’intolérance et de racisme qui ne cessent de se multiplier dans nos villes. Face à tout cela, Jésus affirme : « Ce sera pour vous l’occasion de rendre témoignage » (v. 13). Autrement dit, lors de ses bouleversements, l’Évangile demande aux disciples un témoignage courageux et entier. Ce n’est pas l’heure des atermoiements, des ajustements, des compromissions avec le sauve-qui-peut. On a besoin d’un Évangile qui resplendisse clairement sur le visage des chrétiens. C’est dans ce sens que nous vivons les « derniers temps », ces heures où, soit on brûle comme de la paille, soit on ressuscite pour un jour nouveau.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.