Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
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Le jour du Seigneur

27e dimanche du temps ordinaire Lire plus

Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur
Dimanche 5 octobre

Homélie

Cela fait trois dimanches que les Écritures nous parlent de la vigne. Quand Jésus prononçait ces discours, ses auditeurs devaient sans doute entendre l’écho des nombreux textes de l’Ancien Testament relatifs à la vigne du Seigneur. Ils se souvenaient peut-être de cette prière : « Dieu des armées, reviens ! Regarde du ciel, vois et visite cette vigne, protège cette vigne, protège ce que ta droite a planté ! » (Ps 80). Ils savaient bien que la vigne représentait le peuple du Seigneur, comme l’avait dit Isaïe: « La vigne du Seigneur des armées, c’est la maison d’Israël ». Ces textes mettent tous l’accent sur les soins empressés de Dieu ; des prévenances, des attentions dignes d’un amoureux. En fait, il s’agit vraiment d’un amour sans limites. Parfois les auteurs bibliques, s’inspirant des sérénades d’amour, prêtent le même vocabulaire au Seigneur qui chante un chant d’amour pour sa vigne : « Je veux chanter pour mon bien-aimé mon cantique d’amour pour sa vigne », écrit Isaïe. Le prophète continue : « Il la bêcha, il l’épierra, il y planta du raisin vermeil. Au milieu il bâtit une tour, il y creusa même un pressoir ».
Nous pouvons comparer nos communautés à cette vigne dont parlent les Saintes Écritures. Le Seigneur n’a jamais manqué d’envoyer ses serviteurs pour en prendre soin, mais nous devons reconnaître qu’il y poussait souvent du raisin sauvage, c’est-à-dire des actions amères, un cœur aride, des sentiments avares, le refus d’accueillir ceux que le Seigneur nous envoie. La plainte du Seigneur sur sa vigne qui ne produit pas de bons fruits peut aussi s’appliquer à nous : « Que pouvais-je encore faire pour ma vigne que je n’aie fait ? ». Le Seigneur s’interroge, comme s’il cherchait quelle était sa faute dans ce manque de fécondité alors que cela dépend de nous. Lui, qui a sans doute travaillé plus que nous, continue à se demander s’il devait faire davantage. Pourquoi le Seigneur se le demande-t-il et pas nous ? Sans doute sommes-nous tellement remplis d’orgueil et d’individualisme que nous continuons imperturbablement à cultiver notre petit pré carré. Il ne nous vient même pas à l’idée de lever les yeux plus haut. Parfois encore, nous sommes tellement prisonniers de nos lamentations que nous n’entendons rien d’autre que nous-mêmes et nous prenons bien soin d’éloigner de nos oreilles et de notre cœur les paroles que le Seigneur ne manque pas de nous adresser. Cette page évangélique raconte finalement l’histoire d’un amour sans limites : celui de Dieu pour sa terre, pour notre vie. Un amour immense, sans frontière, qui ne craint pas l’ingratitude et l’inhospitalité des hommes et des vignerons rebelles dont parle l’Évangile et auxquels il a confié sa terre. Le contraste s’accentue dans ce passage évangélique : plus l’amour augmente plus l’hostilité augmente ; plus l’inhospitalité des hommes augmente plus l’amour de Dieu pour eux augmente.
Quand arrive le temps des vendanges, le patron envoie ses serviteurs chez les vignerons pour prendre le produit de la récolte. Ces derniers ont une réaction violente : ils frappent, tuent, lapident ces serviteurs. Le patron envoie « à nouveau » d’autres serviteurs, en plus grand nombre, mais c’est comme la première fois. Avec cette synthèse efficace et tragique de l’histoire ancienne et toujours actuelle (y compris en dehors de la tradition judéo-chrétienne), nous sommes en présence de l’opposition violente aux serviteurs de Dieu, aux hommes de la « Parole » (les prophètes), aux justes et aux honnêtes hommes de tous lieux et de tout temps, de toute tradition et culture, et ce, de la part de ceux qui, comme ces mauvais vignerons, ne veulent servir qu’eux-mêmes et leurs intérêts propres. Mais l’amour du Seigneur – et c’est le fil rouge plein d’espérance qui traverse l’histoire des hommes et qui la sauve – ne diminue pas, au contraire, il augmente. « À la fin », le patron envoie son propre fils, pensant qu’ils le respecteront. Mais la furie des vignerons ne connaît plus de bornes et ils décident de le tuer pour s’emparer de l’héritage. Ils se saisissent de lui, l’emmènent « hors de la vigne » et le tuent. Seul Jésus devait comprendre ces paroles quand il les a prononcées. Aujourd’hui, nous les comprenons bien nous aussi : elles décrivent à la lettre ce qui est arrivé à Jésus. Il était né en dehors de Bethléem. Il meurt hors de Jérusalem. Jésus, avec lucidité et courage, dénonce l’infidélité et le refus des serviteurs qui en arrivent à tuer le fils du patron.
À la fin de la parabole, Jésus demande à ses auditeurs ce que le patron fera de ses serviteurs. La réponse semble logique : il les punira, leur retirera la vigne et la confiera à d’autres pour qu’ils la fassent fructifier. Dieu attend des fruits. C’est le critère de base qui justifie le changement de gestionnaire. Cet avertissement, qui interpelle les auditeurs de Jésus, trouve un écho jusqu’à nous. L’Évangile nous met en garde contre l’illusion facile de revendiquer un titre de propriété inaliénable sur la « vigne », qui est et reste dans les mains de Dieu. Les nouveaux vignerons sont crédibles dans la mesure où ils donnent des fruits, et pas seulement en raison de leur appartenance. Ce sont les fruits de justice, de piété, de miséricorde et d’amour qui font de nous des membres du peuple de Dieu. « Tout sarment qui en moi ne porte pas de fruit, il l’arrache », écrit l’Évangile de Jean (15, 1). Et ailleurs «  C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez ».

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.