Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
Parole de dieu chaque jour

Le jour du Seigneur

22e dimanche du Temps Ordinaire Lire plus

Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur
Dimanche 30 août

Homélie

« Devant Dieu notre Père, la manière pure et irréprochable de pratiquer la religion, c’est de venir en aide aux orphelins et aux veuves dans leur malheur, et de se garder propres au milieu du monde ». Ces paroles extraites de la Lettre de saint Jacques dont nous commençons aujourd’hui la lecture continue viennent à notre rencontre juste au moment où pour nombre d’entre nous s’achève la période des vacances et reprennent les activités ordinaires. Les mots de l’apôtre s’inscrivent dans la dimension la plus ordinaire de la vie : ce ne sont pas des exhortations prononcées à l’occasion d’une fête ou d’un autre moment particulier. Ses paroles concernent la vie de tous les jours. Voilà pourquoi elles sont un don pour notre temps aussi. Nous pourrions dire que ce sont de bonnes paroles que le Seigneur nous adresse au début de ce nouveau temps afin que nous puissions nous garder purs en ce monde, en comprenant quel est le culte véritable et agréable à Dieu. En un sens, ces paroles nous introduisent très bien à l’Évangile qui nous est annoncé ce dimanche.
Jésus se trouve encore en Galilée, dans une région éloignée de la capitale, du centre de la vie religieuse d’Israël. C’est là qu’a débuté sa mission publique, l’annonce faite aux pauvres et aux faibles de la proximité du Royaume de Dieu. Certains scribes et pharisiens venant de Jérusalem veulent discuter avec lui pour pouvoir l’accuser. Jésus est encore au début de sa prédication, mais l’agitation autour de lui préoccupait les responsables religieux de Jérusalem. Parmi les pharisiens, nombreux étaient ceux qui observaient non seulement la loi (la Torah), mais également des ajouts que les sages d’Israël avaient codifiés au cours des siècles : il s’agit de ce que l’évangéliste nomme « la tradition des hommes ». Par ces prescriptions rituelles, on voulait entourer le mystère de Dieu d’un respect fait de détails concrets et minutieux. Il convient de ne pas mépriser cette attitude. Si nous pensons à nos liturgies eucharistiques du dimanche, nous devons par exemple déplorer une attitude superficielle à l’égard des choses de Dieu. Le pape François a rappelé à plusieurs reprises l’importance du décor dans les célébrations. Un manque de respect du rite manifeste un manque du sens de Dieu en même temps que le désir d’être toujours le protagoniste de l’action. Il est évident que lorsque les prescriptions rituelles ne sont pas vécues à l’intérieur d’un rapport réel et authentique avec le mystère célébré, elles deviennent justement des gestes vides de sens et de cœur, des gestes froids et extérieurs.
Voyant les disciples de Jésus qui, avant les repas, n’observaient pas les pratiques de purification, les pharisiens se sentent en droit de demander à leur maîtres : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des ancêtres ? Ils prennent leur repas sans s’être lavé les mains ». Il est évident que leur reproche concerne non pas la transgression d’une norme d’hygiène, mais d’une prescription rituelle (à l’origine, ces ablutions n’étaient exigées que des prêtres, mais voulant que le peuple aussi soit parfait, les pharisiens les avaient étendues à tous). Reprenant les paroles d’Isaïe (29,13), Jésus dénonce l’étroitesse d’une attitude purement extérieure : « Ce peuple m’honore des lèvres mais son cœur est loin de moi. Il est inutile le culte qu’ils me rendent ; les doctrines qu’ils m’enseignent ne sont que des préceptes humains ». C’est la plainte de Dieu face à un culte purement extérieur. Il ne sait que faire d’un tel culte. Et Jésus de poursuivre : « Vous laissez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes ». Il ne condamne pas les pratiques rituelles et ne veut pas non plus discréditer l’observance de la loi. Jésus connaît bien ce que Moïse a ordonné au peuple d’Israël : « Et maintenant, Israël, écoute les lois et les coutumes que je vous enseigne aujourd’hui pour que vous les mettiez en pratique : afin que vous viviez, et que vous entriez, pour en prendre possession, dans le pays que vous donne le Seigneur le Dieu de vos pères. Vous n’ajouterez rien à ce que je vous ordonne et vous n’en retrancherez rien » (Dt 4,1-2).
Jésus n’exhorte pas à la désobéissance de la loi. Ce qu’il condamne, c’est le cœur humain qui s’éloigne de Dieu. Pour Jésus, ce qui est en cause, c’est le rapport personnel entre l’homme et Dieu. D’ailleurs tout était déjà clair dès l’Ancien Testament. Moïse en était conscient au point de poser une question rhétorique : « Quelle est en effet la grande nation dont les dieux se fassent aussi proches que le Seigneur notre Dieu l’est pour nous chaque fois que nous l’invoquons ? Et quelle est la grande nation dont les lois et coutumes soient aussi justes que toute cette Loi que je vous prescris aujourd’hui ? » (Dt 4,7-8). Si Dieu est aussi proche, il est vraiment inacceptable que les hommes s’adressent à lui uniquement par des gestes extérieurs sans que le cœur éprouve la moindre vibration d’affection. Sans cela, que valent les rites et les paroles ?
Se rapportant à la critique reçue à propos des ablutions négligées, Jésus explique ce qui est vraiment impur, c’est-à-dire inadapté à Dieu. Il y a une première affirmation très claire : aucune chose créée n’est inadaptée pour Dieu ; rien donc n’est impur. L’impureté, en effet, n’est pas dans les choses, mais dans le cœur de l’homme : « C’est du dedans, du cœur de l’homme que sortent les pensées perverses : inconduites, vols meurtres adultères, cupidités, méchanceté fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil, démesure », dit le prophète de Nazareth. Par ces affirmations, Jésus explique que le mal ne naît pas par hasard, comme s’il était le fruit d’un destin aveugle. Le mal a son propre terreau et c’est notre cœur. Il a aussi ses cultivateurs, et ce sont les hommes. Chacun dans le terreau de son cœur, en petite ou en grande quantité et souvent avec une certaine assiduité, cultive des herbes amères qui ensuite empoisonnent notre vie comme celle des autres.
Nous, les hommes et les femmes, nous sommes souvent responsables de l’amertume qui règne dans ce monde ; plus ou moins, car personne ne peut se dire à l’abri. C’est donc du cœur qu’il faut partir, si l’on veut éradiquer le mal. Trop souvent nous négligeons notre cœur, en pensant que ce qui compte c’est de changer les lois et les structures. Bien sûr, il faut faire cela aussi. Mais le véritable lieu de notre lutte contre le mal est notre cœur. C’est là que l’on mène les batailles qui changent vraiment le monde et qui nous rendent tous meilleurs. C’est donc toujours dans le cœur qu’il faut planter les bonnes plantes de la solidarité, de l’amitié, de la patience, de l’humilité, de la piété, de la miséricorde, du pardon. C’est l’Évangile qui nous montre le chemin qui nous permet de planter de bons plants : rappelons la parabole bien connue du semeur sorti tôt le matin pour semer. Aujourd’hui encore, fidèlement et généreusement, le semeur sort et jette en surabondance sa semence dans le cœur des hommes. C’est à nous que revient la tâche d’accueillir cette parole et de la faire grandir afin qu’elle ne soit pas étouffée par nos pesanteurs et qu’elle porte du fruit. Comme s’il commentait ces paroles de Jésus, l’apôtre Jacques affirme : « Recevez avec docilité la Parole qui a été implantée en vous et qui peut sauver vos âmes. Mettez la Parole en pratique. Ne soyez pas seulement des auditeurs qui s’abusent eux-mêmes ! ».

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.