Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
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Le jour du Seigneur

3e dimanche de l'Avent Lire plus

Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur
Dimanche 13 décembre

Homélie

« Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; laissez-moi vous le redire: soyez dans la joie » (Ph 4, 4). Ces paroles de l’apôtre Paul aux Philippiens nous sont également adressées, pour nous dire qu’il n’y a pas de raison d’être tristes, puisque désormais le Seigneur est proche. La liturgie elle-même se revêt de joie, pour commenter d’une manière visible les paroles de saint Paul : « Ne soyez inquiets de rien, mais en toute circonstance, dans l’action de grâce priez et suppliez pour faire connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu qui surpasse tout ce qu’on peut imaginer, gardera votre cœur et votre intelligence dans le Christ Jésus ». Oui, par cette liturgie, nous prions et rendons grâces au Père, car il nous donne cette paix qui garde nos cœurs et nos pensées. Dieu ne demeure pas indifférent à nos soucis ; au contraire, il suit tous nos pas et nous écoute ; mais il nous rappelle qu’il y a plus grand que ce qui nous préoccupe et nous angoisse : la Parole de Dieu, source de notre force et de notre joie.
Ce troisième dimanche de l’Avent nous conduit sur les bords du Jourdain, aux côtés de Jean Baptiste prêchant la bonne nouvelle. L’Évangile nous prend pour ainsi dire par la main et nous conduit sur le seuil par où l’on parvient à la joie. La joie, en effet, ne vient pas de nous, de nos œuvres, mais elle nous vient du dehors, de l’écoute de la bonne nouvelle annoncée par le prophète. Sa prédication, en effet, n’est nullement abstraite ou lointaine. Elle éveille le désir et la question de savoir par quel chemin l’on peut parvenir au bonheur et comment on peut vivre le salut. Les foules qui écoutent Jean lui posent cette question : « Que devons-nous faire? ». C’est la même question posée par les foules qui entendirent la prédication de Pierre au jour de Pentecôte (cf. Ac 2, 37). Il n’en fut pas ainsi pour le jeune homme riche qui s’en alla tout triste. De même le pharisien qui se tenait debout dans le temple s’en retourna chez lui sans la joie du pardon. Celui qui ne reconnaît pas ses limites, qui est rassasié de lui-même et ne renonce jamais à ses habitudes, celui qui ne quitte pas son orgueil pensant en avoir assez fait, celui qui n’écoute plus ne cherchant nullement à avancer, celui-là ferme la porte au Seigneur qui vient. Il n’a besoin ni de Jésus ni de sa Parole. Les foules, au contraire, demandaient à Jean : « Que devons-nous faire? ». Voilà la question de tout disciple, c’est plus particulièrement la question de ce temps d’attente qu’est l’Avent. Elle réveille en effet nos cœurs de leur paresse et nous remet à l’écoute. Sans cette question, de fait, la prédication demeure vaine, elle est pour ainsi dire bloquée. C’est le drame d’un monde (ou d’une personne) qui ne demande plus, qui reste prisonnier de ses raisonnements ou de ses sentiments. Cette fermeture devient incrédulité, ainsi que l’écrit l’évangéliste saint Jean : « Il est venu chez les siens et les siens ne l’on pas reçu » (Jn 1, 11). Jésus n’est pas accueilli car il n’y a pas de place pour lui comme il arriva cette nuit-là à Bethléem.
L’Avent nous conduit au milieu des foules qui entourent Jean Baptiste, parmi ce peuple qui, comme nous le dit saint Luc, « était en attente et tous se demandaient en eux-mêmes… ». Pendant ce temps d’Avent, nous devons nous aussi nous interroger en nous-mêmes pour savoir ce qu’il faut changer dans notre vie, ce qu’il faut faire pour être de fidèles disciples du Seigneur, comment cheminer pour obéir à sa Parole. La réponse existe. Jean ne cesse de prêcher et de nous montrer le chemin. Ses paroles nous parviennent clairement et elles concernent chacun d’entre nous, quels que soient notre âge ou notre condition, nos mérites ou nos péchés. Personne n’est exclu des paroles de Jean et personne n’est dispensé de la question de savoir quoi faire. La réponse de Jean Baptiste consiste en des mots très simples et concrets, que personne ne peut égarer dans les méandres de ses pensées.
Aux publicains, il répondait : « N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé », autrement dit ne suivez pas l’avidité de vos instincts et ne vous laissez pas dominer par vos besoins, vrais ou faux. Il arrive, en effet, que la vie quotidienne nous fasse oublier les paroles de l’Évangile et nous livre à une voracité insatiable. Jean demande de devenir sérieux, honnête et loyal. Il exhorte les soldats à renoncer à toute violence, à ne faire aucun mal à autrui. Il ajoute avec simplicité : « Contentez-vous de votre solde ». Ce sont des appels à des attitudes de douceur et d’humanité à l’égard des autres, quel que soit notre rôle. C’est un rappel tout à fait opportun dans une société comme la nôtre, où il est facile de maltraiter les gens, surtout lorsqu’on ne les connaît pas et qu’on ne les craint pas. Puis il demande de se contenter de ce qu’on possède. C’est un rappel de la limite, un appel à cette sagesse qui ne court pas après sa propre satisfaction de consommateur, quitte à piétiner les autres.
Puis il y a tous les gens qui écoutent Jean Baptiste. Ce ne sont pas des miséreux, puisqu’ils ont deux tuniques et de quoi manger. Ce sont les habitants de nos villes, de notre monde. La réponse que Jean leur donne mérite d’être méditée : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ». Voilà une autre réponse toute simple et claire. Il est nécessaire de nous interroger pour savoir comment donner à manger à ceux qui n’ont pas de quoi manger et vêtir ceux qui n’ont rien. La soupe populaire et les repas que nos Communautés organiseront le jour de Noël sont une réponse concrète à cette requête évangélique. Mais en même temps, ce sont aussi des points d’interrogation pour notre monde si souvent avare et méchant. Comment rester tranquilles alors que tant de gens dans ce monde ne mangent pas et n’ont de quoi se vêtir ? Voilà sans doute une grande question de notre temps. Un temps où des millions de personnes ne cessent de mourir de faim au milieu de la très grande et cruelle indifférence du plus grand nombre. Cette indifférence nous demande d’élargir encore davantage nos cœurs à la charité, de faire encore plus de place aux pauvres et aux faibles. Si le monde ne cesse d’exclure les faibles et les pauvres, une générosité encore plus grande nous est demandée pour élargir notre cœur jusqu’aux limites les plus extrêmes afin qu’« aucun de ces petits ne soit perdu » (cf. Mt 18,14)
La prédication de Jean nous invite à regarder au delà de nous-mêmes, ainsi qu’il l’a fait lui. Son humilité, le peu de considération qu’il avait pour lui-même l’ont préparé dans l’attente en rendant son regard plus profond. C’est pourquoi, il disait à tous : « Il vient celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu ». Cette annonce contient le motif de notre joie, une joie forte, chantée par le prophète Sophonie : « Pousse des cris de joie […]. Le Seigneur ton Dieu est en toi, c’est lui le héro qui apporte le salut ». Il vient en effet habiter au milieu de nous et conduire nos pas afin que, comme Jean Baptiste, nous ne cessions d’annoncer la bonne nouvelle de son Royaume.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.