Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
Parole de dieu chaque jour

Le jour du Seigneur

3e dimanche de Carême Lire plus

Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur
Dimanche 28 février

Homélie

Notre chemin de Carême se poursuit qui nous conduira vers Jérusalem pour Pâques. Nous sommes à la troisième étape, après la tentation dans le désert et la vision sur le Tabor. La liturgie de ce dimanche s’ouvre avec le récit de l’expérience religieuse de Moïse sur une autre montagne, l’Horeb. Moïse, raconte le livre de l’Exode, paissait le troupeau de son beau-père et poussa jusqu’au mont Horeb. Il s’était enfui d’Égypte car sa vie y était en danger (il avait tué un Egyptien) et il s’était installé avec la tribu de Jéthro, prêtre de Madian. Il menait là une vie normale, comme celle d’un grand nombre de gens ; la seule différence était sans doute qu’il se tenait à distance des Egyptiens.
Un jour, arrivé sur les pentes du mont Horeb, « l'ange du Seigneur lui apparut, dans une flamme de feu, du milieu d’un buisson » : un feu qui brûlait mais qui ne se consumait pas. Ainsi en est-il de la Parole de Dieu : elle brûle notre vie mais ne la détruit pas ; elle nous inquiète mais ne nous anéantit pas. Ce feu si particulier se fait parole vive, touchante : elle appelle Moïse par son nom. Dans ce désert illimité, alors qu’il se trouvait seul avec ses brebis, ce juif égyptien n’était ni seul ni abandonné : « Moïse, Moïse ! », s’entendit-il appeler. A sa réponse, la voix poursuivit : « N’approche pas d’ici, retire tes sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte ». Moïse non seulement se déchausse, mais il se voile également la face, « car il craignait de fixer son regard sur Dieu ». On ne peut rester impunément en présence de Dieu. Encore aujourd’hui, en Orient, quand on entre dans les lieux saints (je pense aux mosquées ou bien à l’espace autour de l’autel dans les églises chrétiennes coptes d’Égypte), il faut retirer ses chaussures.
C’est la signification de notre petitesse et de notre pauvreté. Prosternons-nous devons celui qui est bien plus grand que nous, infiniment plus grand, dans la force et surtout dans l’amour ! Les paroles que Dieu adressa à Moïse brûlaient d’un amour indigné par l’oppression d’Israël : « J’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte. J’ai entendu son cri devant ses oppresseurs ; oui, je connais ses angoisses. Je suis descendu pour le délivrer ». Le Dieu que Moïse trouve devant lui n’était pas lointain ni impassible, mas un buisson d’amour, un feu qui brûle pour libérer son peuple. Devant cette flamme, nous devons vraiment couvrir notre visage, souvent froid et distant. La proximité de ce feu nous transforme et nous rend témoins de l’amour. Moïse avait peur de retourner en Égypte, et surtout de se présenter à son peuple. Avec quelle autorité aurait-il demandé à être écouté ? C’est pourquoi il demande au Seigneur : « Qui suis-je pour aller parler au peuple d’Israël ?». C’est une question sage, imprégnée de la conscience de sa fragilité et de son incapacité. La voix de l’ange qui est la force du disciple ne se fonde pas sur les capacités de ce dernier, mais sur la proximité du Seigneur : « Je suis (serai) avec toi ». Moïse ne devra pas allier libérer ses frères avec des paroles qui lui seraient dictées par son cœur vacillant, mais avec celles de Dieu : « Je suis m’a envoyé vers vous ». La définition que Dieu donne de lui-même, « Je suis celui qui est », n’est pas contrainte, elle est historique : le Nom de Dieu (autrement dit Dieu lui-même) accompagnera toujours Moïse et son peuple.
Sur cette montagne, l’Horeb, se manifeste le choix de Dieu pour Israël et pour les hommes : « Je serai avec toi, dit le Seigneur à chaque homme, à chaque femme, je serai pour toi comme le feu qui réchauffe et éclaire, comme la nuée qui guidait Israël dans le désert ; je serai ta liberté et ton avenir, comme j’ai donné à Israël la terre promise. E pas seulement. Je dresserai ma tente au milieu de vous, je m’établirai pour toujours avec vous ; je serai l'Emmanuel, le Dieu avec nous ». La définition que Dieu a donnée de lui-même sur l’Horeb atteint son point culminant en Jésus : Jésus est le buisson ardent définitif (« Je suis venu jeter un feu sur la terre, et comme je voudrais que déjà il fût allumé », Lc 12, 49). Et c’est lui qui a dit aux disciples : « Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20).
La péricope évangélique de ce troisième dimanche de Carême nous présente Jésus comme un vigneron qui intercède auprès du maître pour sauver un figuier. Pendant plusieurs années cet arbre n’a pas produit de fruit et le maître, indigné, veut le couper. Le vigneron insiste pour que le maître attende encore un peu de temps. Sa supplique touche le maître et le convainc. Par cette parabole Jésus ne fait que décrire l’histoire de notre vie, souvent sans fruit. Elle est pourtant sauvée par la miséricorde de Jésus qui s’est fait compagnon, ami et défenseur de chacun de nous. Mais il demande de nous laisser toucher le cœur. Le Carême est un de ces temps particuliers, opportuns, qui nous sont donnés pour notre conversion. Dieu n’a pas l’intention de nous envoyer des malheurs afin que nous nous ravisions (il s’agit là d’une conception erronée de Dieu, même si elle est malheureusement très répandue). Les exemples rapportés par Jésus sont on ne peut plus clairs dans ce sens ; et les psaumes répètent souvent : « Le Seigneur est bon et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour » (Ps l02/103,8). Toutefois le rappel à l’urgence de la conversion est sérieux, non pas tant à cause de la vengeance de dieu, mais pour éviter de faire le mal : « Que celui qui se flatte d’être debout prenne garde de tomber » (l Cor 10, 12).

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.