Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
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Le jour du Seigneur

19e dimanche du Temps ordinaire Lire plus

Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur
Dimanche 7 août

Homélie

« Sois sans crainte petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume ». Ainsi s’ouvre le passage de l’Évangile de Luc (12, 32) qui nous est proposé ce dimanche. Il reprend le cœur de la prédication de Jésus qui consiste justement à annoncer la venue du Royaume. A ses disciples, il confie l’importante mission de continuer à l’annoncer et de le réaliser dès maintenant, bien qu’ils ne soient qu’un petit troupeau. La centralité de cette prédication qui doit l’être aussi dans les priorités des croyants, est nettement affirmée dans le verset qui précède : « Cherchez d’abord le Royaume (du Père) et sa justice et tout le reste (les biens de la vie) vous sera donné par surcroît » (v. 31).
Cette référence au Royaume de Dieu, auquel le disciple doit consacrer tout son intérêt, est en nette opposition avec le sentiment commun des hommes, tout tendus vers les choses de cette terre. Le Royaume de Dieu est l’instauration d’une paix totale pour l’homme tout entier et pour tous les êtres humains. C’est bien le motif de ces paroles : faire l’aumône pour se procurer « une bourse qui ne s’use pas, un trésor inépuisable dans les cieux, là où le voleur n’approche pas, où la mite ne ronge pas ». Jésus veut nous dire que, à la différence des biens terrestres que l’on peut toujours perdre, les trésors célestes ne courent aucun danger. Il reprend ainsi une tradition biblique qui voit dans les œuvres bonnes des trésors gardés dans les cieux ; ainsi que l’affirme un ancien diton juif : « Mes pères ont accumulé des trésors qui ne portent aucun fruit, et moi j’ai accumulé des trésors qui fructifient à un taux d’intérêt très élevé ». De ces expressions ressort un type humain tout différent de ce riche que la mort surprend en train de penser à ses revenus, absorbé par ses soucis. Ici, c’est le disciple qui attend le Seigneur et son Royaume. L’Évangile précise cette idée par la parabole de l’entendant mis à la tête de la maison après le départ de son maître.
Cet administrateur, sachant que son maître tarde à revenir, se met à frapper les serviteurs et les servantes, à boire et à s’enivrer. Il s’agit d’une scène qui, à première vue, peut nous paraître excessive. Elle décrit en fait une situation plutôt fréquente. Au fond, les nombreuses injustices et les milles petites méchancetés quotidiennes qui rendent la vie plus difficile pour tout le monde viennent d’une attitude plutôt répandue : l’idée que nous pouvons nous conduire en « petit maître », même un peu méchant vis-à-vis des autres, avec un esprit somme toute myope, car, à la fin, rien ne nous arrivera jamais. En réalité, un mauvais traitement infligé à une autre personne, outre d’être déplorable, comporte tout le temps une certaine dose de bêtise. Il s’agit toujours d’un acte violent qui, d’une manière ou d’une autre, retombe aussi sur celui qui, en position de force s’est permis cette petite violence. Je crois qu’il se passe, là aussi, ce qui arrive en cas de pollution. Celui qui pollue l’environnement et se conduit en ignorant, même s’il croit que cela ne le concerne pas, finit par se polluer lui-même, polluant l’air qu’il respire et la nourriture dont il se nourrit. Il en est de même pour celui qui rend la vie difficile des autres. En agissant ainsi, il pollue la vie, et la violence qu’il exerce se retourne contre lui-même. C’est pourquoi notre passage d’Évangile nous invite à nous tenir bien éveillés : « Restez en tenue de service et gardez vos lampes allumées », puis : « Heureux les serviteurs que le maître à son retour trouvera en train de veiller » (v. 36-37). L’homme qui veut dormir éteint sa lampe ; celui qui veut demeurer éveillé lorsque son maître revient garde sa lampe allumée.
La vigilance est une vertu qui semble aujourd’hui quelque peu désuète. Elle est essentielle, au contraire, pour nos vies. Souvent, nous nous endormons sur nos affaires, nous laissant alourdir par les soucis et les angoisses. « Là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur » (v. 34), nous dit Jésus. Et, pour notre part, le problème est là. Le trésor du chrétien c’est le Seigneur lui-même et toute sa vie n’est qu’attente de lui. La récompense dont parle Jésus, celle qui sera donnée à ceux qu’il trouvera vigilants, est une récompense incroyable qui bouleverse nos habitudes usuelles : le maître lui-même devient le serviteur des serviteurs, il ceint ses vêtements, les invite à s’étendre sur les coussins de la salle et passe les servir. C’est le sens de cette vie pleine à laquelle parviennent ceux qui sont éveillés non pour eux-mêmes, mais pour accueillir le Seigneur. Plusieurs saints, en pensant à la vigilance, ont déclaré : « Je dois vivre chaque jour comme si c’était le dernier ». Si nous vivions tous chaque jour comme le dernier, je crois que notre vie serait différente, beaucoup plus humaine et plus belle. Plus pleine, plus riche, plus vraie, moins ennuyeuse, moins désespérée. Pour tout dire, plus vie.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.