Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
Parole de dieu chaque jour

Le jour du Seigneur

24e dimanche du Temps ordinaire
Souvenir des attentats perpétrés par des terroristes aux Etats-Unis en 2001 ; mémoire des victimes du terrorisme et de la violence et prière pour la paix.
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Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur
Dimanche 11 septembre

Homélie

Dans l’Évangile de ce dimanche, nous voyons d’abord un berger qui appelle ses amis en leur disant : « Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue » (v. 6) ; puis une ménagère qui va chez ses voisines et les invite : « Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé la pièce d’argent que j’avais perdue » (v. 9). Et, pour finir, un père qui appelle ses serviteurs en leur disant : « Allez chercher le veau gras, tuez-le ; mangeons et festoyons. Car mon fils que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé » (v. 23-24). Ce sont trois façons d’exprimer le même état d’âme : la joie de Dieu lorsqu’il retrouve ses enfants qui s’étaient égarés. J’aime imaginer la joie de Dieu qui éclate à chaque Sainte Liturgie du dimanche. Oui ! Tous les dimanches, Dieu nous retrouve et il fait la fête. Et nous pouvons comparer le Seigneur au père de la parabole qui, de sa maison, regarde vers nos maisons à nous et qui, dès qu’il nous voit arriver comme le fils qui revient, descend en courant vers le seuil, vient à notre rencontre et nous étreint. En effet, la Sainte Liturgie s’ouvre par l’accolade de Dieu : c’est le moment du pardon. Nous sommes aussitôt revêtus de sa miséricorde : « Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller. Mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds » (v. 22). Nous pouvons alors entonner l’hymne de louange et de gloire. S’ouvre ensuite ce long entretien avec la Parole de Dieu, que notre éloignement avait interrompu. Vient alors le festin eucharistique qui, en nous nourrissant du pain sacré et de la coupe du salut, nous transforme pour nous rendre semblables au Fils bien-aimé.
Le dimanche tient tout entier en cela. C’est l’histoire de l’accolade de Dieu, la fête de sa grande miséricorde. Une miséricorde qui se fait rare dans notre monde, où l’on rencontre souvent l’absence de pardon et plus encore l’absence d’amour. Chez nous, il est plutôt normal de nous affirmer nous-mêmes, de revendiquer nos droits et d’être insensibles au pardon. Les deux fils de la parabole, le cadet comme l’aîné, sont tous les deux mesquins et égoïstes. Nous aurions envie de dire : « Pauvre père, avec des enfants pareils ! ». Ils avaient tout ; un père riche et une grande maison, des serviteurs qui prenaient soin d’eux et des biens en abondance dont ils pouvaient jouir. Ils avaient tout, mais en commun. Ils ont préféré leur mesquinerie étroite. « Père, dit le fils cadet, donne-moi la part d’héritage qui me revient » (v. 12). Que c’est idiot ! Il préfère une partie au tout. Chez ce jeune homme, comme souvent chez chacun de nous, il y a une gêne vis-à-vis de tout ce qui est en commun ; la gêne de ne pas être le maître absolu de soi-même ou de ses affaires. « Donne-moi ce qui me revient ! ». C’est un triste refrain quotidien. Le jeune homme s’éloigne de chez lui et mène une vie de désordre. Dans le contexte évangélique, le terme « désordre », plutôt qu’un comportement immoral, signifie une vie déliée de toute dépendance, dépendance du père comme des gens de sa maison. Vivre dans le désordre signifie en somme vouloir tout faire par soi-même, ne rien écouter et ne dépendre de personne. Vivre seul, pour tout dire, loin du père. Mais en adoptant cette conduite, le jeune homme se retrouve à garder des porcs.
Son frère aîné a également été égoïste. Dès que les serviteurs lui rapportent le motif de la fête, il se met en colère contre son père et ne veut pas entrer. Il refuse la fête autant que la miséricorde ; il préfère un chevreau pour lui et ses quelques amis au veau gras apprêté sur la table pour son frère et pour tous les autres. Cela paraît bizarre : il ne se laisse pas entraîner dans la fête. Mais c’est ainsi à chaque fois que nous voulons une fête rien que pour nous. Le Père lui dit : « Tout ce qui est à moi, est à toi » (v. 31), mais cet enfant choisit de rester dehors, triste et boudeur. Cela semble incroyable : il est triste parce que son père a organisé une grande fête.
Ces deux fils ne sont pas si éloignés de nous ; ils logent ensemble dans le cœur de chacun, animés par la même envie d’avoir tout pour eux. C’est exactement le contraire de ce que veut le Père. L’envie de posséder, d’avoir des biens rien que pour soi, nous conduit à la tristesse et souvent aussi à la ruine, ainsi que l’Évangile nous le montre bien. Ce qui compte cependant, à la fin, c’est la capacité de rentrer en soi-même pour se rendre compte de la tristesse d’une telle condition, la capacité de se relever pour revenir vers la maison du Père. Il suffit de se rappeler ces quelques mots de l’Évangile concernant la miséricorde de Dieu, infiniment plus grande que tous nos péchés. Le fait de nous souvenir nous donne la force de nous relever et de reprendre le chemin vers le Seigneur. À notre retour, nous ne trouverons pas un juge, mais un père qui vient à notre rencontre pour nous prendre dans ses bras.
Le dimanche est ce jour béni entièrement fait pour revenir vers le Seigneur. La Sainte Liturgie vient à notre rencontre et triomphe de toutes nos tristesses, de notre péché et de nos fermetures. Laissons-nous prendre par la fête et goûtons-la. Le dimanche élargit notre cœur, fait tomber les murs, ouvre les portes de nos esprits, nous permet de voir plus loin en direction du monde, des pauvres. Le dimanche est large comme est large la miséricorde de Dieu. Le dimanche est riche, il n’est pas étroit ; il est rempli de sentiments meilleurs que nos instincts ordinaires et routiniers. Le dimanche est le jour saint où Dieu fait de nous des hommes et des femmes heureux. Une ancienne hymne, composée par l’évêque saint Jean Chrysostome, chante : « Si quelqu’un est ami de Dieu, qu’il jouisse de cette fête belle et lumineuse. Celui qui a travaillé et celui qui n’a pas travaillé, celui qui est dans la paix et celui qui est dans la souffrance, celui qui s’est égaré et celui qui est resté chez lui, celui qui est alourdi et celui qui est soulagé, tous, qu’ils viennent et ils seront accueillis. La Sainte Liturgie est fête, elle est pardon et accolade de Dieu pour chacun ». Qu’il en soit ainsi pour nous en ce jour.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.