Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
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Le jour du Seigneur

5e dimanche de Carême Lire plus

Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur
Dimanche 2 avril

Homélie

Le passage de l’Évangile que nous venons d’écouter est parmi ceux qui montrent le mieux la force et la grandeur de l’amour de Jésus. Celui-ci se trouve loin du village de ses amis, Marthe, Marie et Lazare, quand lui parvient la nouvelle de la mort de son ami. Il est dangereux pour lui de retourner en Judée à cause des menaces reçues, mais il décide malgré tout de se rendre auprès de son ami : il ne peut rester loin de la souffrance et du drame de la vie. Pour Jésus, l’amitié est vraiment quelque chose de profond. Toujours. Que de fois, au contraire, les hommes se détournent-ils de la souffrance des autres, ajoutant ainsi au drame du mal l’amertume de la solitude ! Nous ne pouvons que penser à tant d’hommes et de femmes sur qui, encore aujourd’hui, pèse une lourde pierre. Parfois, ce sont des peuples entiers écrasés sous des dalles froides et pesantes, celles de la guerre, de la faim, de la solitude, de la tristesse, de la disgrâce, du préjugé, de l’indifférence. Ces pierres froides et lourdes les écrasent, non par hasard ou à cause d’un destin cruel, mais à cause de la méchanceté des hommes. Souvent, il y a comme une cruelle compétition, à celui qui creuse la fosse de l’autre et qui se précipite pour la sceller d’une lourde dalle.
Les disciples de Jésus, même aujourd’hui, cherchent souvent à se tenir à bonne distance de ces nombreux Lazare ensevelis et écrasés. Ils adressent sans doute eux aussi, comme Marthe, une sorte de reproche à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort ». C’est comme si l’on disait : « Si toi Seigneur tu avais été proche, ces malheurs ne seraient pas arrivés » ; ou bien : « Si tu avais été proche de ce peuple, de telles exterminations n’auraient pas été perpétrées », et ainsi de suite. En vérité, l’Évangile nous dit que ce n’est pas Jésus qui est éloigné, mais les hommes. Ils l’empêchent même parfois de s’approcher. Demandons-nous plutôt : où sommes-nous, alors que des millions de personnes meurent de faim ? Où sommes-nous tandis que des milliers de personnes sont seules et abandonnées dans les hôpitaux ? Où sommes-nous tandis que près et loin de nous des gens meurent seuls, souffrent sans que personne ne s’en rende compte ? Et ainsi de suite. Eh bien, à leurs côtés, nous trouvons Jésus.
Il n’y a que lui à leurs côtés et il pleure sur ses amis abandonnés, comme il pleura sur Lazare. Dans quelques jours, cela lui arrivera aussi. Seul dans le jardin de Gethsémani, d’angoisse, il suera le sang. Jésus est seul devant Lazare. Il espère contre tout et tous. Même ses sœurs cherchent à le dissuader alors qu’il veut faire ouvrir la tombe : « Seigneur, il sent déjà : c’est le quatrième jour », lui dit Marthe. Oui, il sent déjà. Comme sentent les pauvres, comme sentent les camps de réfugiés où sont rassemblées des centaines de milliers, parfois des millions, de personnes ; comme sentent tous ceux sur qui s’abat la méchanceté des hommes. Mais Jésus ne s’arrête pas. Son affection pour Lazare est bien plus forte que la résignation de ses sœurs. Il est bien plus sage que la sagesse elle-même, que l’évidence même des choses. L’amour du Seigneur ne connaît pas de limites, pas même celles de la mort. Il veut l’impossible. Ainsi, la tombe n’est pas la demeure définitive des amis de Jésus. C’est pour cela qu’il crie : « Lazare, viens dehors ! » Son ami entend la voix de Jésus, tout à fait comme il est écrit : « les brebis écoutent sa voix », et encore : le bon pasteur « les appelle une à une et il les mène dehors » (Jn 10, 3). Déjà, Ézéchiel disait : « Voici que j’ouvre vos tombeaux ; je vais vous faire remonter de vos tombeaux, mon peuple » (Ez 37, 12).
Lazare entend et sort. Jésus ne parle pas à un mort, mais à un vivant ; peut-être à quelqu’un qui dort, c’est sans doute pour cela qu’il crie. Il invite ceux qui l’entourent à défaire les bandelettes de son ami. En ôtant les bandelettes de Lazare « mort », en vérité, Jésus délivre chacun de nous de son égoïsme, de sa froideur, de son indifférence, de la mort des sentiments. Une ancienne tradition orientale raconte que Lazare, une fois ressuscité, ne mangea plus que des douceurs. Elle souligne le fait que la vie donnée par le Seigneur est douce, belle, que les sentiments que le Seigneur dépose dans les cœurs sont forts et tendres, robustes et aimants et qu’ils détruisent toute amertume et âcreté. « Je suis la résurrection. Qui croit en moi, même s’il meurt, vivra », dit le Seigneur. La vie ressuscite à travers son Évangile, à travers son corps. « Enlevez la pierre ! » Jésus ouvre le lieu de la mort. Il n’a pas peur de notre faiblesse, de notre péché qui éloigne les hommes faibles, prêts à esquiver les difficultés et les souffrances de la vie. « Lazare, viens dehors ! » Jésus appelle chaque homme par son nom. Le nom veut tout dire de la vie d’un homme. Jésus la protège du mal. Son amour est personnel. Aujourd’hui, l’amitié de Dieu, reflétée dans l’amitié qu’il génère entre les hommes, conduit à la joie des cœurs dans un monde réduit à l’état de tombeau. Lazare anticipe la Pâque, quand Jésus, ami des souffrances de chaque homme, sera frappé par le mal. Saurons-nous être ses amis et nous émouvoir pour lui ? C’est le choix du Carême.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.