Sant’Egidio: Faire davantage pour une migration légale

Ce mardi s’est achevée la traditionnelle rencontre annuelle pour la paix organisée par Sant’Egidio, en présence des leaders de toutes les religions du monde. Cette fois-ci, l’événement a eu lieu en Allemagne, en présence de la chancelière Angela .

Plus de trois mille participants se sont retrouvés à Münster, de samedi à lundi, et ce mardi à Osnabrück, pour la cérémonie de clôture de cette rencontre pour la paix. C’est là en effet qu’ont été signés, en 1648, les traités de paix qu’ensemble on appelle la « Paix de Westphalie » et qui ont mis fin à la Guerre de Quatre-Vingts Ans aux Pays-Bas Méridionaux et du Nord et à la Guerre de Trente Ans dans le Saint-Empire. « Ces traités se sont écartés du principe de gagnant et de perdant », a expliqué le bourgmestre de Münster, Markus Lewe, dans son allocution d’ouverture. « Pour la première fois était appliqué le système westphalien de souveraineté, de territorialité et de traitement équivalent des États, qui est à la base du droit international des peuples actuel. »
Bien qu’en dernière ligne droite pour les élections de ce weekend, la chancelière allemande Angela Merkel, avait tenu à participer à la session d’ouverture à Münster. Elle y a rejoint, entre autres, le grand imam Ahmad Muhammad Al-Tayyeb de l’université Al-Azhar en Egypte, le président Antonio Tajani du Parlement européen, la présidente Kosho Niwano du mouvement bouddhiste japonais laïc Risshō Kōsei Kai et le patriarche Jean X de l’Eglise orthodoxe d’Antioche et de tout l’Orient.

Merkel ovationnée

L’actuelle leader morale de l’Europe, a été ovationnée à son arrivée à Münster. L’évêque de la ville lui avait déjà lancé un éloge sans équivoque dans son discours d’ouverture. « Pendant l’année difficile qu’était 2015, vous avez appliqué le thème de notre rencontre et vous avez cherché, trouvé et entamé des ‘Chemins de paix’ », avait-il dit. « Vous n’avez pas douté de vos convictions, qui consistent à vouloir garantir un accueil temporaire ou permanent à chacun qui souffre de la guerre et la violence, de la famine ou d’autres situations de crise. »
Mais la chancelière allemande est une femme d’Etat prudente, et elle a dès lors passé un grand nombre d’autres thèmes en revue avant de s’attarder aux questions de la migration. Ces propos étaient on ne peut plus clairs: « Nous devons arrêter le trafic humain et éviter que des vies humaines se perdent encore dans la Mer Méditerranée. Pour ce faire, nous devons trouver des solutions avec la Libye et avec les pays limitrophes comme nous l’avons fait auparavant avec la Turquie pour arrêter les naufrages dans la Mer Égéenne », a-t-elle dit.
« Mais mettre fin à la migration illégale est une chose; autre chose est de mettre en place davantage de dispositifs pour une migration légale. » Et Angela Merkel a explicitement fait référence aux corridors humanitaires, que les Eglises catholiques et protestantes organisent déjà avec Sant’Egidio en Italie et en France et qui consistent à transférer des réfugiés vulnérables en toute sécurité des camps du Moyen-Orient vers des pays européens.
Par ailleurs, la chancelière a aussi rappelé que l’Europe devait augmenter ses efforts pour le développement de l’Afrique. « C’est le continent avec la population la plus jeune du globe; nous devons dès lors garantir que les jeunes Africains et surtout les jeunes Africaines puissent aller à l’école. »

Benoit LANNOO
envoyé spécial à Munster


[ Lannoo Benoit ]