Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
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Le jour du Seigneur

VI?me Dimanche de P?ques Lire plus

Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur

Hom?lie

En ce temps o? nous ne cessons de vivre le myst?re de P?ques, la Sainte Liturgie nous recueille en pri?re afin que nous nous pr?parions ? recevoir le don de l?Esprit Saint tout comme les ap?tres. Le passage des Actes des Ap?tres que nous avons entendu nous parle de Pierre et de Jean qui descendent en Samarie parmi ceux qui avaient adh?r? ? l??vangile, en vue d?invoquer sur eux l?Esprit Saint?: ?En effet, l?Esprit n??tait encore venu sur aucun d?eux?: ils ?taient seulement baptis?s au nom du Seigneur J?sus. Alors Pierre et Jean leur impos?rent les mains et ils recevaient l?Esprit Saint? (Ac 8,16-17). Voil? le premier t?moignage de celle que nous nommons la ?confirmation?. Aujourd?hui, la Parole de Dieu est descendue au milieu de nous, autant que l?avaient fait Pierre et Jean, afin de pr?parer notre c?ur ? recevoir ce don admirable. Dimanche prochain nous c?l?brerons l?Ascension de J?sus au ciel. Depuis ce jour, les disciples n?ont plus vu de leurs yeux ce Ma?tre qu?ils avaient suivi, ?cout?, touch? au cours de trois ann?es. L??vangile, poursuivant la lecture de dimanche dernier, nous ram?ne au soir de la derni?re C?ne, lorsque J?sus a parl? de son d?part et les a vus aussit?t s?attrister. Ses paroles se sont imm?diatement rev?tues de consolation et d?esp?rance; ces hommes qu?il a maintenus ensemble ? grand peine, ?taient ? lui, ils lui appartenaient. Il ne voulait pas qu?ils se perdent. Il allait ?partir?. Et ce n??tait pas ?vident qu?ils continuent de demeurer ensemble?; et ?a n?allait pas de soi que, m?me s?ils demeuraient ensemble, ils continuent d?annoncer l??vangile jusqu?aux extr?mes limites de la terre. ?Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous?, dit-J?sus.
S?rement, ce qui dominait la pens?e de J?sus, c??tait son souci pour l?avenir de ce petit groupe qu?il avait rassembl?. Une pr?occupation qu?il devait avoir d?s le d?but, mais qui, ce soir-l?, apparaissait dans toute sa clart? et dans son drame aussi. C?est de ce sentiment qui n??tait pas sans avoir des traits dramatiques, que sortaient les paroles qu?il a prononc? au d?but de la C?ne?: ?J?ai d?sir? d?un grand d?sir, manger cette P?que avec vous?.?Son d?sir de rencontrer les disciples se concr?tisait dans le souhait de leur livrer son testament, cet h?ritage qui allait traverser les temps. Cette C?ne, c??tait le plus haut moment d?un tel passage des consignes. Et chaque liturgie du dimanche nous donne ? revivre ce m?me moment, ? nous aussi. Bien plus, dans cette C?ne ?taient d?j? pr?sentes toutes les saintes Liturgies qui allaient ?tre c?l?br?es sur toute la terre et en tous les temps. Jusqu?? celle que nous c?l?brons aujourd?hui. Ce n?est pas un hasard si J?sus, s?adressant ? son P?re, ne le prie pas seulement pour son petit groupe de disciples, mais aussi ?pour ceux qui accueilleront leur parole et croiront en moi? (Jn 17,20).
Voil? un trait de notre spiritualit? et de notre pastorale qu?il faut recouvrer plus clairement: le souci pour l?avenir de nos communaut?s. Pour ?tre des disciples du Seigneur, il ne suffit pas de nous laisser absorber par le travail quotidien dans son imm?diatet?. Dans notre pr?sent, c?est le futur que nous d?sirons qu?il nous faut d?j? cultiver. C?est ce que J?sus nous apprend ce soir-l?. Il a devant ses yeux un groupe de personnes fragiles et peu nombreuses?; il les regarde avec affection et il r?ve ? l?humanit? enti?re rassembl?e autour de cette table. Certes, il est na?f de confier l??vangile en h?ritage ? des mains si pauvres. Mais c?est la na?vet? de Dieu qui se fie et se confie aux petits, aux faibles. J?sus dit qu?il ne les laissera jamais seuls, comme des orphelins abandonn?s. Ce terme est fortement connot? par l?Ancien Testament, o? l?orphelin est le prototype de celui qui est ? la merci des puissants, celui ? l??gard de qui l?on commet de nombreuses injustices. J?sus ne va pas les laisser sans d?fense. Et il leur annonce la proximit? d?un ?consolateur? (litt?ralement, un ?secoureur?) qui est l???l?Esprit de v?rit?. Le terme de ?secoureur?, appliqu? ? l?Esprit Saint, signifie ?celui qui aide en toute circonstance?, surtout dans les moments les plus difficiles. Tant qu?il a ?t? au milieu des siens, J?sus les a lui-m?me aid?s, instruits et d?fendus. ?Quand j??tais avec eux, je les gardais dans la fid?lit? ? ton nom que tu m?as donn?. J?ai veill? sur eux, et aucun ne s?est perdu sauf celui qui s?en va ? sa perte? (Jn 17,12), dit J?sus dans sa pri?re au P?re. D?sormais, ce sera l?Esprit qui assurera ce secours permanent. Lui ? dit J?sus ? sera pour toujours avec vous. Il nous faut l?Esprit de J?sus que l?on ne trouve point dans le monde; c?est un Esprit que le monde ne voit ni ne conna?t; il est ?tranger aux logiques de ce monde, aux id?ologies du mensonge, ? ces syst?mes pervers qui oppriment les hommes et perp?tuent la violence. Mais l?Esprit de J?sus est ?tranger aussi ? bien de ces autres esprits qui poss?dent nos c?urs et nos pens?es. Je me r?f?re ? l?esprit d?indiff?rence, ? l?esprit d?amour pour soi-m?me, ? l?esprit d?orgueil, d?inimiti?, d?envie, de mensonge, d?arrogance. Et combien d?autres?! Pour parler d?esprits, il n?est pas n?cessaire d?avoir recours ? une vieille d?monologie, qui n?est ensuite que tr?s vite refoul?e par notre rationalisme, ni non plus de croire, avec une facilit? d?concertante, ? des possessions diaboliques. Il s?agit plut?t de reconna?tre avec plus de r?alisme qu?il y a vraiment beaucoup d?esprits mauvais en circulation. Mais ce ne sont pas des esprits bizarres. Ils sont rev?tus de normalit?. Les exag?rations ne sont qu?un exp?dient malin pour pouvoir vivre tranquilles. En r?alit?, chacun de nous devrait reconna?tre qu?il est poss?d? et qu?il vit en paix avec ses esprits mauvais sans trop les contrarier. Ce sont eux qui engendrent des dommages, qui multiplient les violences, l?isolement, l?hostilit?, la guerre. Ce sont toutes des choses qui viennent de c?urs devenus tristes et m?chants. N?allons pas chercher des cas exceptionnels. Certes, il y a de quoi s?en inqui?ter, mais ce ne sont que la pointe d?une r?alit? bien plus vaste. Ce qui rend notre vie vraiment infernale, ce sont ces esprits d??go?sme ordinaire qui subjuguent nos c?urs et guident nos agissements d?une mani?re distordue. Voil? pourquoi nous avons aujourd?hui encore besoin de Pentec?te. Nous avons besoin que l?Esprit du Seigneur descende et fasse trembler d?un tremblement de terre spirituel, les parois rigides et ferm?es de notre c?ur?; il nous faut une flamme nouvelle qui se pose sur la t?te de chacun en secouant la paresse et la peur. A l?aube du troisi?me mill?naire, il nous est demand? de revivre, pour nous et pour le monde, ce miracle de la premi?re Pentec?te qui a transform? la vie des disciples.
Mais par o? commence le miracle de Pentec?te?? Ce n?est pas bien compliqu?. Ce miracle prend racine dans l?amour de J?sus, dans l?amour pour l??vangile. C?est cet amour qui est la premi?re petite flamme se posant sur la t?te des disciples et r?chauffant leur c?ur. L?amour pour J?sus est donc l?amorce de toute exp?rience religieuse chr?tienne. Pendant la derni?re C?ne, s?adressant aux disciples, J?sus leur a dit?: ?Si vous m?aimez, vous resterez fid?les ? mes commandements?. C?est la premi?re fois, dans l??vangile, que J?sus demande aux siens de l?aimer. Jusque l?, il leur avait demand? d?aimer le P?re, les pauvres, les petits, ou qu?ils s?aiment mutuellement entre eux. Et maintenant, peu avant de mourir, il demande qu?ils l?aiment, lui. Certes, il y a l? une demande d?affection, mais l?amour pour J?sus ne s?arr?te pas ? lui, il d?borde avec surabondance sur nous tous. Ainsi que le dit J?sus?: ?Celui qui m?aime sera aim? de mon P?re; moi aussi, je l?aimerai et je me manifesterai ? lui?.? Cette petite flamme d?amour que l?Esprit d?pose dans le c?ur de chacun de nous, voil? la force int?rieure qui nous soutient le long du chemin de la vie et qui nous fait grandir ? l?image du Seigneur J?sus. C?est l??nergie qui renouvelle le monde.

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.