Lecture de la Parole de Dieu
Alléluia, alléluia, alléluia.
Je suis le Bon Pasteur,
mes brebis entendent ma voix.
Elles deviendront un seul troupeau
et un seul enclos.
Alléluia, alléluia, alléluia.
Psaume 115 (116), 1-9
1 Alleluia! J'aime, lorsque Yahvé entend le cri de ma prière,
2 lorsqu'il tend l'oreille vers moi, le jour où j'appelle.
3 Les lacets de la mort m'enserraient, les filets du shéol; l'angoisse et l'affliction me tenaient,
4 j'appelai le nom de Yahvé. De grâce, Yahvé, délivre mon âme!
5 Yahvé a pitié, il est juste, notre Dieu est tendresse;
6 Yahvé protège les simples, je faiblissais, il m'a sauvé.
7 Retourne, mon âme, à ton repos, car Yahvé t'a fait du bien.
8 Il a gardé mon âme de la mort, mes yeux des larmes et mes pieds du faux pas
9 je marcherai à la face de Yahvé sur la terre des vivants.
Alléluia, alléluia, alléluia.
Je vous donne un commandement nouveau:
aimez-vous les uns les autres.
Alléluia, alléluia, alléluia.
Le psalmiste ouvre le psaume 116 sur une profession d’amour et de confiance envers Dieu. Il s’agit probablement d’une prière qu’il adresse dans le temple, devant l’assemblée, pour remercier le Seigneur d’un grand don reçu : « J’élèverai la coupe du salut, j’appellerai le nom du Seigneur. J’accomplirai mes vux envers le Seigneur, oui, devant tout son peuple?! » (13-14) La piété chrétienne a accueilli ces paroles dans sa propre tradition, faisant référence à l’Eucharistie, qui est le sommet de la prière chrétienne, le moment auquel la communauté célèbre la Pâque, le mystère de la mort et de la résurrection du Seigneur. Le psalmiste utilise des expressions intenses. Il commence par déclarer son amour envers le Seigneur, car il l’écoute toujours : « Alléluia?! J’aime, lorsque le Seigneur entend le cri de ma prière. » (1) C’est un amour fort et passionné, comme doit l’être celui de tout croyant envers son Seigneur. Il n’y a pas d’alternatives à l’amour dans les rapports avec Dieu, car c’est le Seigneur qui a aimé l’homme en premier et qui continue d’éprouver de la passion pour lui. Le psalmiste raconte son passé, mais de manière brève, pour au contraire souligner l’attention passionnée que Dieu lui porte : il l’a toujours écouté et exaucé. En effet, alors qu’il courait un danger mortel, ou qu’il était plongé dans l’angoisse et dans la tristesse, il s’est adressé au Seigneur avec confiance : « De grâce, Seigneur, délivre mon âme?! » (4) Et le Seigneur l’a écouté. Même lorsqu’il souffrait d’égarement intérieur ou qu’il était abandonné par des personnes qui voulaient le tromper, il a toujours eu confiance en Dieu : « Je crois lors même que je dis “Je suis trop malheureux”, moi qui ai dit dans mon trouble “Tout homme n’est que mensonge.” » (10-11) Les situations décrites par le psalmiste ne sont pas rares, elles se répètent fréquemment au cours de la vie des hommes, y compris dans la nôtre. C’est justement pour cela qu’il exhorte le croyant à ne jamais cesser d’élever sa prière vers le Seigneur, lequel ne se lasse jamais d’écouter celui qui s’adresse à lui et ne tarde pas à intervenir. Le psalmiste le souligne et rappelle une vérité qui traverse l’ensemble de l’Écriture Sainte : « Le Seigneur protège les simples, je faiblissais, il m’a sauvé. » (6) Le Seigneur qui protège « les simples », écoute leur cri et vole toujours à leur secours. Toutes les pages de la Bible nous exhortent à placer notre confiance en le Seigneur. Seul Dieu suffit au croyant. Ainsi, le psalmiste exhorte son âme à demeurer tranquille : « Retourne, mon âme, à ton repos, car le Seigneur t’a fait du bien. » (7) Les ennemis peuvent s’approcher et chercher à faire tomber le juste et à faire prévaloir le mal, mais le Seigneur ne permet pas que l’on s’attaque à celui qui a placé sa confiance en Lui. C’est l’expérience du croyant, d’hier et d’aujourd’hui. C’est également notre propre expérience, lorsque nous accordons notre confiance au Seigneur. Nous pouvons alors chanter : « Il a gardé mon âme de la mort, mes yeux des larmes et mes pieds du faux pas. » (8) Fort de cette confiance, le psalmiste conclut : « Je marcherai à la face du Seigneur sur la terre des vivants. » (9)
La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).
Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".
Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.
Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).
La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.
Pour les malades, à la mémoire des défunts, pour la paix
