Parole de Dieu chaque jour

Le jour du Seigneur
Parole de dieu chaque jour

Le jour du Seigneur

Fête de la Sainte Trinité Lire plus

Libretto DEL GIORNO
Le jour du Seigneur
Dimanche 22 mai

Homélie

En proposant à nouveau à notre attention ce grand et saint mystère, la Sainte Liturgie vient à la rencontre de notre petitesse et de cette distraction atavique qui nous caractérise tous. Il est juste de dire « proposer à nouveau », car ce mystère est déjà bien présent dans toute la vie de Jésus depuis la Nativité. Bien plus, c’est un mystère qui régit l’histoire du monde depuis la création. Voilà le sens du très beau passage de l’Écriture tiré du livre des Proverbes. Ce texte nous présente la Sagesse de Dieu personnifiée qui s’exprime en ces termes : « Quand les abîmes n’existaient pas encore […] je fus enfantée. Alors que Dieu n’avait fait ni la terre ni les champs […] j’étais là [...] Lorsqu’il établissait les fondements de la terre, j’étais à ses côtés comme un maître d’œuvre. J’y trouvai mes délices jour après jour, jouant devant lui à tout instant, jouant sur toute la terre, et trouvant mes délices avec les fils des hommes » (Pr 8, 24-31). La tradition chrétienne a vu dans la Sagesse ce « Verbe » qui « était au commencement » et par lequel « tout a été fait ». Tout le processus créateur est radicalement marqué par le dialogue entre Dieu et sa Sagesse, entre le Père et le Fils. L’Évangile de saint Jean écrit : « Il (le Verbe) était au commencement auprès de Dieu. Par lui tout s’est fait et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui » (Jn 1, 2-3). Les « fondements de la terre », c’est-à-dire le cœur de toute réalité humaine, portent l’empreinte de ce rapport singulier qui unit le Père et le Fils. Toute chose porte en soi la « marque » de cette communion entre Père et Fils. Ce n’est pas sans raison ni sans profondeur que certains Pères de l’Église parlaient des semina Verbi, c’est-à-dire des semences, des empreintes du Verbe que l’on trouve dans chaque créature, en toute personne, dans toutes les croyances ou cultures. Rien n’est étranger à la Trinité, car tout a été fait à l’image de Dieu.
La Lettre aux Romains parle de l’amour de Dieu répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint (Rm 5, 1-5), cet Esprit qui fait de nous le temple de Dieu, sa maison, ses familiers. L’Évangile de saint Jean (16, 12-15) rapporte certaines des paroles de Jésus à ses disciples au soir de la dernière cène. Il avait tant de choses à leur dire avant de les quitter ! Ce n’est pas seulement qu’il n’avait plus de temps à sa disposition. C’est surtout que les disciples n’étaient pas encore capables de comprendre pleinement ce qu’il devait leur dire. Pourtant il les rassure : « Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière. En effet ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même. Il redira tout ce qu’il aura entendu, et ce qui va venir, il vous le fera connaître ». L’Esprit attire les disciples vers le cœur de Dieu, vers le monde de Dieu, vers la vie de Dieu qui est communion d’amour entre le Père et le Fils et l’Esprit Saint. Dieu, le Dieu chrétien (et il faut nous demander si nombreux sont les chrétiens qui croient vraiment au « Dieu de Jésus » !), n’est pas une monade, une entité individuelle, aussi puissante et majestueuse soit-elle. Le Dieu de Jésus est une « famille » de trois personnes ; nous pourrions dire que leur unité vient de l’amour : ils s’aiment au point qu’ils ne sont qu’un. Cette « famille » incroyable est entrée dans l’histoire humaine afin d’inviter chacun à en faire partie. Oui ! Tous sont appelés à faire partie de cette singulière « famille de Dieu ». A l’origine et au terme de l’histoire, il y a cette communion du Père, du Fils et de l’Esprit Saint. L’horizon trinitaire nous enveloppe tous, à tel point que « communion » est le nom de Dieu et la vérité de la création. Cet horizon est sans aucun doute le défi le plus brûlant qui est lancé aujourd’hui à l’Église, bien plus, à toutes les Églises chrétiennes et, je voudrais ajouter, à toutes les religions et à tous les hommes. C’est le défi de vivre dans l’amour. Dans l’assurance que « là où il y a l’amour, Dieu est présent ».

La prière est le coeur de la vie de la Communauté de Sant'Egidio, sa première "oeuvre". Au terme de la journée chaque Communauté, petite ou grande, se recueille en prière autour du Seigneur pour écouter sa Parole et Lui adresser son invocation. Les disciples ne peuvent pas ne pas rester aux pieds de Jésus, comme Marie de Béthanie, pour choisir "la meilleure part" (Lc 10,42) et apprendre de Lui les mêmes sentiments (Phil 2,5).

Chaque fois la Communauté, revenant au Seigneur, fait sienne la demande du disciple anonyme: "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11,1). Et Jésus, maître de prière, continue à répondre: "Quand vous priez, dites: Abbà, Père".

Quand on prie, même dans le secret de son propre coeur, on n'est jamais isolés ou orphelins; on est de toute façon membres de la famille du Seigneur. dans la prière commune apparaît clairement, outre le mystère de la filiation, également celui de la fraternité.

Les Communautés de Sant'Egidio répandues à travers le monde se rassemblent dans les divers lieux choisis pour la prière et présentent au Seigneur les espérances et les douleurs des "foules désemparées et abattues" dont parle l'évangile (Mt 9,36). Dans ces foules anciennes sont inclus les habitants des villes contemporaines, les pauvres mis aux marges de la vie, tous ceux qui attendent d'être pris à la journée (Mt 20).

La prière commune recueille le cri, l'aspiration, le désir de paix, de guérison, de sens et de salut que vivent les hommes et les femmes de ce monde. La prière n'est jamais vide. Elle monte incessante vers le Seigneur afin qu'il change les pleurs en joie, le désespoir en allégresse, l'angoisse en espérance, la solitude en communion. Et que le Règne de Dieu vienne vite parmi les hommes.