La Communauté de Sant’Egidio soutient l’initiative du sous-secrétaire Giovanardi visant à régulariser tous les immigrés déjà présents en Italie au service des familles italiennes, des personnes âgées, dans les services à la personne, et qui ne peuvent conclure de contrat de travail pour des questions de permis de séjour.
L’approbation du décret dit « sécurité » a créé un grave préjudice pour l’ensemble des familles qui profitent depuis longtemps de l’aide des immigrés et qui n’ont pas eu la possibilité de prendre à leur service leurs collaborateurs et aides à domicile dans le cadre des quotas nationaux limités de régularisation. Aujourd’hui, du fait de la nouvelle loi, la situation risque de devenir paradoxale, rendant passibles de graves sanctions des centaines de milliers d’Italiens ainsi que les immigrés eux-mêmes : et pour un service nécessaire à l’économie nationale et à la qualité de la vie.
A l’occasion de la Loi Bossi-Fini, c’est la Communauté de Sant’Egidio qui avait lancé la campagne des personnes âgées et des familles italiennes intitulée « J’ai besoin de toi », d’où est parti l’amendement pour la régularisation des aides à domicile et des travailleurs étrangers déjà présents et déjà utilisés par le marché du travail en Italie. Comme on le sait, cette mesure a permis la régularisation de plus de 700 000 immigrés ; elle a empêché l’effondrement des familles italiennes et le déclenchement de situations paradoxales et pénalisantes pour la dignité des immigrés et des Italiens en situation de besoin. Aujourd’hui, la situation risque d’être encore plus grave du fait de la pénalisation et des lourdes sanctions qui toucheraient aussitôt les familles italiennes en situation de besoin. Il s’agirait d’une mesure irréaliste et préjudiciable à l’ensemble du pays. C’est pourquoi la Communauté de Sant’Egidio en appelle au Président du Conseil pour que lors du prochain Conseil des Ministres, comme cela a été suggéré par le sous-secrétaire Giovanardi, soit approuvé un décret de régularisation visant au moins les immigrés employés comme aides familiales et aides à domicile qui sont déjà présents en Italie et qui travaillent auprès de familles italiennes. Cela ne peut que faire du bien au pays.
Il faut rappeler que ces immigrés n’ont rien à voir avec le problème et avec le décret sur la sécurité : il s’agit de personnes indispensables à notre économie et à la qualité de la vie dans notre pays : d’eux dépendent pour de nombreux Italiens la possibilité d’aller travailler, la survie et une qualité de vie digne pour beaucoup de personnes âgées, une compagnie et un soutien important pour nos enfants. Il s’agit de personnes qui vivent déjà dans nos maisons et qui bénéficient d’un rapport de confiance préférentiel. La crise serait incompréhensible qui frapperait des centaines de milliers d’Italiens, obligés de choisir entre la légalité sanctionnée par la nouvelle loi et l’abandon des leurs, ou bien la désobéissance civile pour des raisons de première importance. Cela ressemblerait à l’effet collatéral sur les victimes civiles lors des bombardements d’« objectifs militaires ». Nous souhaitons que l’on remédie immédiatement à cette situation afin que cette loi n’ait pas un effet boomerang sur les familles italiennes.
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