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30 Septembre 2013 19:00 | Paroisse Tous-les-Saints

Le dialogue entre les religions : une voie de paix


Jean Pierre Delville


Évêque Catholique, Belgique
Dès le moyen âge
 
La dialogue entre les religions n’a peut-être pas été très développé pendant longtemps; ce n’est cependant pas une invention absolue du 20e siècle, y compris chez les chrétiens. Evoquons d’abord le grand philosophe Pierre Abélard (1079-1142) et son Dialogue entre un philosophe, un juif et un chrétien . Grâce à une méthode scolastique, basée systématiquement sur les questions “oui et non” (“sic et non”), il put aborder de manière pacifique la relation souvent conflictuelle entre juifs et chrétiens. Le dialogue entre juifs et chrétiens a existé, mais s’est détérioré au fur et à mesure de l’avancement du moyen âge .
Rappelons aussi l’attitude de saint François d’Assise devant le sultan Malik-el-Kamil en 1219 lors de la 5e croisade: il a voulu passer dans les lignes ennemies et converser avec le sultan. Celui-ci l’a reçu courtoisement pendant une semaine. Puis François s’en est retourné dans son camp . Le souvenir, parfois un peu gêné, de cet événement s’est maintenu dans les milieux franciscains et l’épisode a été peint par Giotto dans la basilique d’Assise vers 1300. Pensons aussi au bienheureux Ramon Lull (1232-1316), un franciscain qui a écrit Lo libro del Gentil e los tres savis . Il y présente un dialogue entre un païen et trois croyants: un juif, un musulman et un chrétien. Il était inspiré par la situation qu’il trouvait en Méditerranée, spécialement dans les Îles Baléares .
Pensons au cardinal Nicolas de Cuse (1401-1464), qui écrit en 1453 De pace fidei (La paix de la foi) . En guise de conclusion Nicolas de Cuse écrit la phrase : « Au nom de tous ceux qui acceptent une seule foi et la prennent comme fondement d’une paix éternelle, que dans la paix, le créateur de tous soit loué ! » Selon le Cardinal, la paix n’est pas seulement comme l’unité le but à atteindre, mais déjà le chemin à parcourir vers cette finalité. Pour évoluer vers cette unité des religions, on passera par un processus d’unification et de mise en accord des peuples, sans toutefois viser un syncrétisme indifférent à la vérité ni même en faisant usage d’une dialectique qui arrive à une vérité supérieure par antithèses négatives. Il s’agit plutôt de revenir au fond de vérité qui est commun à toutes les vraies religions, ce qui amène à accomplir la forme parfaite de la religion. Nicolas de Cuse exprime cela dans une prière : « Mais toi, Dieu tout-puissant, invisible pour tout esprit, tu peux te montrer visible selon la manière que tu souhaites et à celui que tu veux… S’il te plaît d’agir ainsi, tous reconnaîtront qu’il n’existe qu’une seule religion dans la diversité des rites. » Un contemporain de Nicolas de Cuse, Jean de Ségovie, traduit le Coran de l’arabe en latin .
Au 16e siècle, à l’époque des guerres de religions, des voix s’élèvent pour le dialogue et la paix. Erasme, malgré son antijudaïsme, est un humaniste militant pour la paix . Thomas More , chancelier du roi d’Angleterre, écrit son traité visionnaire d’une société idéale, l’Utopie, dans laquelle les religions coexistent pacifiquement. Sébastien Castellion , en milieu protestant, condamne la peine de mort, spécialement celle qui serait destinée aux hérétiques. Guillaume Postel imagine un dialogue possible avec les musulmans, pour construire la paix . 
 
Concile Vatican II
 
C’est cependant le Concile Vatican II qui fit passer l’enseignement de quelques esprits éclairés à une position générale commune à tous les chrétiens catholiques. Il s’agit de la déclaration Nostra Aetate (1965), qui parle pour la première fois officiellement d’une manière positive, de la relation entre le christianisme et le judaïsme, l’islam et les grandes religions, en donnant un statut théologique au dialogue interreligieux. Cela montre comment les autres religions touchent profondément le cœur des gens : l’autre religion n’est pas seulement un fait divers ou un malheureux hasard de l’histoire, elle est bien au contraire une réalité significative qui peut enrichir notre propre identité. “L’Eglise catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère avec respect ces règles de comportement et de vie, ces prescriptions et ces doctrines, qui – même si dans beaucoup d’aspects elles diffèrent de ce qu’elle enseigne – reflètent parfois un rayon de cette Verité, qui illumine tous les hommes” (Nostra Aetate, 2). Dès 1964, le pape Paul VI avait publié une encyclique centrée sur la notion de dialogue, Ecclesiam suam.
 
La prière des religions pour la paix (Assise, 1986) et ses enjeux
 
La doctrine de Nostra Aetate a été mise en oeuvre par la prière des religions pour la paix, qui a été voulue par le pape Jean-Paul II et s’est déroulée à Assise le 27 octobre 1986. Plus tard, il dira à ce sujet: « J’avais beaucoup désiré cette rencontre ; je l’avais voulue afin que, face aux drames d’un monde divisé et sous la menace de la guerre, surgisse du coeur de chaque croyant un cri commun vers ce Dieu qui guide le chemin de tout homme sur les sentiers de la paix ». Ce fut un événement décisif en matière de dialogue interreligieux et de théologie ; il positionne de manière nouvelle l’Église par rapport aux religions, non seulement de manière théorique, comme l’avait demandé le Concile Vatican II dans son décret Nostra aetate, mais aussi de manière pratique et concrète, dans une rencontre commune. Cela provoquera le schisme de Mgr Marcel Lefebvre, qui verra dans cette initiative une trahison de l’Église, un abandon de la foi en la dimension définitive du christianisme et même une adoration des idoles. Il est vrai que l’Eglise a vécu à ce sujet une mutation importante: il s’agit d’une ouverture plus forte à l’altérité et une foi plus profonde en l’action diversifiée de l’Esprit Saint dans toutes les cultures et les religions du monde. 
 
Cette sensibilité nouvelle pose de façon renouvelée la question de la mission; c’est pourquoi dès 1987, le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux prépare conjointement avec la Congrégation pour l’évangélisation des peuples un document qui paraîtra en 1991 sous le titre Le dialogue et l’annonce. Le chrétien croit en effet au rôle définitif du Christ pour le salut de l’humanité; il ne peut brader cette foi dans une dérive syncrétiste. Pour éviter cet écueil, le pape Jean-Paul II avait souligné deux éléments importants: il s’agit d’une prière des religions, et non d’une comparaison théologique de leurs valeurs; ensuite, cette prière a un objectif commun, la paix. La dimension de prière souligne une attitude commune à toutes les religions; mais elle est mise en pratique de façon différenciée: à la rencontre d’Assise, chaque religion prie séparément selon son rite propre. Il ne s’agit donc pas de créer une prière interreligieuse factice et de risquer de décevoir tout le monde par un artefact où personne ne se reconnaît. Voilà comment le pape justifiait le 27 octobre 1986 cette dimension de la prière: “Les Religions sont nombreuses et diverses, et elles reflètent le désir des hommes et des femmes, tout au long des âges, d'entrer en relation avec l'Être Absolu. La prière suppose de notre part la conversion du cœur. Elle signifie un approfondissement de notre sens de la Réalité ultime. C'est là la raison même de notre rassemblement en ce lieu.” Après la prière un geste symbolique en faveur de la paix réunissait toutes les religions. C’est là que se manifeste la deuxième intuition: il s’agit de focaliser la prière sur la paix, donc sur un besoin essentiel de toute l’humanité, dans lequel chaque religion investit des énergies. L’objectif est donc éthique avant d’être théologique. Jean-Paul II l’expliqua ainsi: “Ayant ainsi prié séparément, nous méditerons en silence sur notre propre responsabilité dans le travail pour la paix. Nous manifesterons alors symboliquement notre engagement pour la paix”. Malgré ces précisions, l’initiative de 1986 fut critiquée à Rome même; c’est pourquoi le pape consacra son discours de janvier 1987 à la Curie romaine à expliquer et interpréter son initiative; il insista sur l’objectif d’unification du genre humain, qui est au coeur du christianisme et sur le rôle de l’Eglise comment sacrement universel du salut. Beaucoup demandèrent au pape de limiter à une seule fois la rencontre des religions pour la paix. 
 
La relance annuelle de la prière des religions pour la paix 
 
D’autres trouvaient qu’elle devait être renouvelée pour permettre aux participants de créer un véritable rapprochement humain entre eux, par l’amitié mutuelle et la rencontre. C’est pourquoi Jean-Paul II appuya l’initiative de la Communauté S. Egidio de renouveler chaque année pareille rencontre .. Cela se fit à partir de 1987 et se continue jusqu’aujoud’hui. Un organisateur de la rencontre de 1987, Mgr Rossano écrivait le 21 décembre 1987 à Mgr Jean Jadot : « Aujourd’hui nous avons célébré le premier anniversaire d’Assise, au milieu de la défiance de toute la Curie romaine ; le discours du pape fut froid et formel, mais il nous a été dit par Stanislas Dziwisz que nous devions continuer, et que telle est la volonté du pape. » Chaque année dans la suite, Jean-Paul II a envoyé un message d’encouragement et de bénédiction à l’assemblée. C’est ainsi qu’il a commencé à utiliser l’expression “l’esprit d’Assise”, qui fut utilisée fréquemment dans la suite par certains  et a suscité la colère d’autres, qui y voyaient la porte ouverte à toute sorte d’excès. En 1988, Jean-Paul II instaure le Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux, afin de struturer les rencontres et les contacts de ce type. 
 
En 1989, la rencontre se tint à Varsovie, pour l’anniversaire du début de la 2e Guerre mondiale (1939) : « Toute guerre est une perte pour l’humanité ». C’était aussi l’aube de la fin de la Guerre froide. En 1990, elle se tint à Bari, au moment de la guerre entre l’Irak et le Koweit ; on y répéta la volonté de paix manifestée par le pape Jean-Paul II : voix prophétique, mais peu entendue. En 1991, la rencontre a lieu à Malte : Boutros Ghali y plaide pour l’ONU et Chissano, pour la paix au Mozambique ; celle-ci se réalisera grâce à la Communauté S. Egidio en 1992, année de la prière à Bruxelles, au coeur de l’Union européenne, initiative de paix après 1945. En 1993, à Milan, Andrea Riccardi, fondateur de la Comunauté S. Egidio, dit : « Beaucoup de petites groupes peuvent faire la guerre , mais ils peuvent aussi faire la paix ». En 1994, la rencontre a lieu à Assise, avec Mario Soares, symbole de paix pour le Portugal. En 1995, elle se tient à Florence et à Jérusalem, ville qui cherche la paix. En 1996, à Rome, on évoque la laïcité (Mayor, Jean Daniel) et le rôle de l’Unesco et de la FAO (Diouf), ainsi que de la Croix-Rouge (Sommaruga). En 1997, à Padoue, avec Pierre Sané, on souligne le rôle d’Amnesty international et on lance l’idée d’un moratoire des condamnations à mort dans le monde. En  1998, à Bucarest, on souligne que le culte de la haine génère la violence. En 1999, à  Gênes, on relève que la guerre est la mère de toutes les pauvretés. En 2000, à Lisbonne, on demande pardon pour le sort subi par les juifs au Portugal. En 2001, à Barcelone, on lance le projet DREAM, pour la thérapie du SIDA et on demande de ne pas oublier l’Afrique. En 2002, à Palerme, on stigmatise le danger de la mafia, suite à Jean-Paul II. En 2003, à Aix-la-Chapelle, on rappelle la paix établie après les guerres mondiales. Et ainsi de suite, chaque année la rencontre des religions pour la paix souligne un élément qui fait avancer la paix dans le monde (2004 : Milan ; 2005 : Lyon ; 2006 : Assise ; 2007 : Naples : 2008 : Chypre ; 2009 : Cracovie ; 2010 : Barcelone ; 2011 : Munich ; 2012 : Sarajevo, et la paix dans les Balkans).
 
En 2013, l’initiative du pape François a frappé les esprits et débouché sur une espérance de paix : le 1er septembre, il a anoncé qu’une prière serait organisée le 7 sur la Place S.-Pierre pour la paix en Syrie, vu la menace de bombardements et de guerre totale dans ce pays. Il a demandé que partout dans le monde une pareille prière soit organisée. C’est ainsi qu’un formidable réseau de prière s’est tenu ; il a été mis en œuvre aussi par des musulmans. Depuis lors les négociations ont repris en vue de la paix en Syrie. La force faible de la prière des religions a réussi à écarter la guerre !  Ce geste est prophétique pour le futur.
 

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